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Social - L'Ile-de-France adopte son "bouclier social"

Lors de sa session des 7 et 8 avril, le conseil régional d'Ile-de-France a adopté son "bouclier social". Ce terme imagé recouvre en réalité une délibération portant sur trois points principaux et concernant respectivement les adultes handicapés, la lutte contre la précarité et l'accompagnement du vieillissement. Sur le premier point, les mesures de la région s'adressent aux 112.000 bénéficiaires franciliens de l'allocation aux adultes handicapés (AAH). Elles visent trois aspects particuliers. En premier lieu, l'accès au logement, avec une nouvelle aide à la "domotisation" des logements de certaines résidences pour personnes handicapées comme les unités de logements et services (ULS). L'emploi ensuite, avec une aide aux établissements et services d'aide par le travail (Esat) pour les accompagner "dans leur réflexion d'évolution" vers davantage de professionnalisation. Enfin, la région va participer au financement d'une étude en vue d'améliorer l'accès des personnes handicapées à la culture, à l'art et aux médias. Elle va également mettre sur pied un pôle européen de l'accessibilité culturelle pour la formation, l'accompagnement des professionnels, la promotion des emplois de personnes handicapées dans ces secteurs d'activités, la recherche et le développement des aides techniques et des pédagogies.

Femmes en difficulté, jeunes en errance et malades d'Alzheimer

En matière de lutte contre la précarité, l'action de la région va se concentrer sur deux domaines principaux : les femmes en difficulté (avec une majoration de 5% des aides et opérations visant ce public) et les jeunes majeurs en errance, qui représentent une part croissante des demandes d'hébergement et pour lesquels la région Ile-de-France soutiendra la création de structures spécifiques.
Enfin, la troisième composante du plan d'action vise l'accompagnement du vieillissement : un enjeu majeur puisque le nombre de plus 75 ans en Ile-de-France va passer, au cours de cette décennie, de 759.000 à plus de 950.000. En ce domaine, le conseil régional entend privilégier deux axes principaux. Le premier concerne le développement de "solutions de vie" adaptées aux besoins des personnes âgées et l'amélioration de la qualité des structures d'accueil ou d'hébergement. Il s'agit en l'occurrence d'amplifier une action déjà engagée depuis plusieurs années. Le second axe est plus original, puisque la région va mettre l'accent sur la prise en charge de la maladie d'Alzheimer. Elle va notamment apporter un soutien aux aidants familiaux en participant au financement de leur formation, ainsi qu'à celui de places d'accueil ou d'hébergement temporaire. La région va également apporter un soutien financier à la mise en place des maisons pour l'autonomie et l'intégration des malades d'Alzheimer (Maia) et encourager le développement des consultations mémoire.

Un indicateur spécifique pour répartir les aides

Ce plan d'action - qui couvre un large spectre du champ social dans lequel les régions n'ont pourtant que des compétences limitées - présente aussi une autre originalité. Pour concentrer les aides sur les "départements sous-dotés en équipements" et les "communes accueillant une population particulièrement défavorisée", la région va en effet utiliser un outil élaboré pour l'occasion : l'indicateur de développement humain régional (IDH2). Développé par la mission d'information sur la pauvreté et l'exclusion sociale en Ile-de-France (Mipes), il s'agit d'un outil synthétique et multidimensionnel, qui s'inspire de l'indicateur de développement humain (IDH) élaboré à la fin des années 80 par les experts du Pnud (Programme des Nations unies pour le développement).