Nuisances sonores - L'exposition au bruit excessif en milieu urbain touche un Européen sur deux
L'Agence européenne de l'environnement (EEA) vient de mettre en ligne une base de données qui compile des informations sur les nuisances sonores en milieu urbain. Ces informations ont été transmises en début d’année par 19 Etats membres. Baptisé NOISE (Noise Observation and Information Service for Europe), cet outil renseigne sur les niveaux d’exposition au bruit générés dans une centaine de grandes villes par l’activité industrielle, ainsi que par trois types de trafics (aérien, routier, ferroviaire). Si l’on prend les niveaux de bruit supérieurs à 55 dB générés par les aéroports, on apprend ainsi que 5.000 personnes habitant à proximité de ces infrastructures y sont en moyenne exposées en journée. Dans les villes allemandes et italiennes, cette moyenne est dépassée et ce sont plus de 20.000 habitants par collectivité qui sont en moyenne touchés. De nuit, de 300 à plus de 1.200 habitants sont exposés à des niveaux excédant 60 dB à Madrid, Lisbonne, Glasgow, Birmingham, Londres, Turin, Milan et Rome. Quant aux routes les plus bruyantes, celles qui exposent le plus grand nombre d’habitants à de fortes nuisances sont également anglaises et italiennes. Mais si les données sont relativisées par rapport au nombre d’habitants/km, c’est l’Allemagne qui expose le plus d’habitants au bruit routier. En France, de 63 à 249 hb/km y sont exposés, ce qui représente un bon résultat. Il l’est moins en ce qui concerne l’exposition au bruit ferroviaire. Dans ce domaine, c’est surtout le Portugal qui est dans le rouge en journée et l’Allemagne la nuit.
Globalement, NOISE indique que près de la moitié de la population de zones urbaines de plus de 250.000 habitants supporte des niveaux de bruit supérieurs à 55 dB, notamment en raison du trafic routier. "Le bruit est donc omniprésent dans la vie des citadins, alors même que ses effets sur la santé sont sous-estimés. Il faut dire que la question a commencé à être traitée tardivement par rapport aux autres formes de pollution", a précisé l’EEA. L’Agence a appelé les Etats membres à redoubler d’efforts pour réduire ces niveaux et pour respecter l’obligation d’évaluation qui s’impose à eux dans le cadre de la directive 2002/49/CE, laquelle a introduit la nécessité d’établir pays par pays des cartes de bruit. Ces cartographies, la France ne les a pas achevées. Résultat : certaines données manquent, notamment en matière d’exposition au bruit d’origine industrielle dans les zones urbaines françaises.
Morgan Boëdec / Victoires éditions