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Environnement sonore - Les villes progressent dans l'élaboration de cartes du bruit

A l'initiative du Centre d'information et de documentation sur le bruit (CIDB), la 5e édition des Assises nationales de la qualité de l'environnement sonore se tient jusqu'au 13 décembre à Reims. Organisée tous les trois ans, la manifestation se concentre sur l'application de la directive européenne sur l'évaluation et la gestion du bruit dans l'environnement et s'inscrit dans le contexte de l'après Grenelle. Pour rappel, le CIDB avait accueilli tièdement les propositions du Grenelle car elles s'attardaient plus à dénoncer le non-respect de la réglementation existante que l'insuffisance de celle-ci. Les plénières des Assises ont justement porté sur l'analyse des nouvelles obligations qui s'imposent depuis peu aux communes en matière de cartographie du bruit et de mise en œuvre de plans d'actions destinés à le réduire. Les ateliers ont prolongé les débats portant sur la gestion des bruits de voisinage, l'isolation acoustique des établissements administratifs ou les nuisances d'origine ferroviaire.

Mais ce sont surtout les cartes du bruit qui ont donné lieu aux interventions les plus pertinentes. En la matière, les communautés urbaines de Marseille et Reims ont détaillé leur plan d'action et des membres de l'Observatoire du bruit de la ville de Paris sont revenus sur l'accueil qu'a suscité la diffusion auprès des habitants de la carte du bruit de Paris. De plus petites collectivités sont également intervenues comme la commune francilienne de Champlan, située à proximité d'Orly. Sous l'égide de l'Ademe, elle a fait évaluer les nuisances sonores sur son territoire. Sans surprise, il en ressort que l'aéroport est la principale source de bruit touchant tous les habitants, la route étant la deuxième source de nuisance.
En parallèle, l'Association des maires des grandes villes de France (AMGVF) a rendu publics les résultats de la deuxième enquête réalisée auprès de ses membres au sujet des cartes du bruit. La première étude remontait au début de l'année. Une vingtaine de collectivités, essentiellement des agglomérations à qui la compétence de lutte contre le bruit est le plus souvent déléguée, ont répondu à la deuxième étude.

"De la première ressortait le fait que les grandes villes n'étaient pas encore prêtes à appliquer la directive européenne sur le bruit parue en 2002 et transposée en France en 2005. Mais la seconde révèle des progrès très nets accomplis dans les six derniers mois. En interne ou par le biais de cabinets d'études, les villes accélèrent surtout la mise en place des cartes du bruit", explique Ludovic Piron-Palliser à l'AMGVF. Ainsi, le Grand Lyon a mis en ligne sur son site internet les cartes de bruit réalisées à l'échelle de son territoire. L'enquête note que des départements comme le Val-d'Oise ou la Seine-Saint-Denis endossent efficacement un rôle d'assistant de maître d'ouvrage pour inciter les collectivités à cartographier ces nuisances.

Le manque de réactivité des services de l'Etat (Drire, DDE) et des entreprises (Réseau ferré de France) est un obstacle à la multiplication de ces cartes. En effet, les éléments nécessaires aux collectivités pour les réaliser leur sont transmis trop tardivement ou de manière non-pertinente. Le second volet de la directive imposant de développer les plans de prévention du bruit cumule le plus de retard. Obligatoire pour les grandes villes, il n'est pas encore une priorité pour une majorité d'entre elles. L'AMGVF évaluera si la situation change lors de la prochaine enquête de ce type qu'elle réalisera l'an prochain.

Morgan Boëdec / Victoires Editions 

 

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