Santé - Les villes les plus sveltes... et les villes en surpoids
Argenteuil la ronde, Aix-en-Provence la fine ? Une carte classant les villes de plus de 100.000 habitants en fonction du surpoids de leurs habitants vient d'être mise en ligne "pour faire changer les choses" et pouvoir interpeller à ce sujet leur maire ou des candidats aux élections municipales via Twitter.
Parmi les 37 villes métropolitaines de plus de 100.000 habitants, 30 totalisent plus de 40% de personnes en surpoids, d'après les données de cette carte (www.surchargemunicipale.fr) établie par la société Withings à partir d'un panel représentatif d'utilisateurs de balances connectées à un smartphone. Le Havre et Argenteuil seraient les villes comptant proportionnellement le plus de gens en surpoids, selon cette étude qui corrobore l'idée que surpoids et obésité sont plus répandus dans les couches populaires modestes. Orléans se distingue quant à elle par le plus grand pourcentage d'obèses. A contrario, Aix-en-Provence se trouve en tête des villes de France où les habitants sont les plus diplômés et les plus sveltes, comme, entre autres, Paris.
Les régions comptant le plus de gens en surpoids entourent l'Ile-de-France : Haute-Normandie, Picardie, Bourgogne, Champagne-Ardenne, Centre et Poitou-Charentes. Dans ces régions, plus de 50% des gens sont en surpoids, dont plus de 15% d'obèses.
Mais tout n'est pas si simple, explique à l'AFP Alexis Normand, responsable du projet et du développement santé à Withings, fabricant français d'objets connectés (pèse-personne, bracelets podomètres, etc.) visant à suivre le risque cardiovasculaire, la tension, le poids, l'activité physique et le sommeil. Ainsi, Mulhouse, "ville aux revenus modestes", est plutôt bien classée parmi les villes dont les habitants sont les plus fins. Mais "c'est une ville santé très branchée avec le programme national nutrition santé (PNNS) et une quinzaine d'initiatives, qui sont peut-être une raison de sa bonne performance", dit-il.
La carte permet aussi de remettre en question certains des liens que l'on aurait pu imaginer entre, par exemple, entre le pourcentage de ménages ayant au moins une voiture et le pourcentage de personnes souffrant de surcharge pondérale (les graphiques montrent qu'il n'y a pas de corrélation) ou entre taux d’équipements sportifs et surpoids ou obésité (là encore, pas de lien évident).
Pourquoi cette carte ? D'abord, elle va pouvoir être régulièrement actualisée alors que les données concernant le surpoids et l'obésité datent souvent de plusieurs années. Ensuite, elle permet d'interpeller son candidat aux municipales pour le faire réagir via Twitter.
Le classement a été calculé en utilisant un échantillon représentatif de 20.000 utilisateurs de balances Withings et en utilisant des données santé Insee 2006 et de l'étude ObEpi sur l'obésité 2012.