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Aménagement - Les Scot en quête de cohérence

Beau parcours que celui de la Fédération nationale des Schémas de cohérence territoriale (Scot) qui, en une année d'existence, réunit déjà un tiers des porteurs de Scot en France. A son actif également, la co-organisation des dernières Rencontres nationales des Scot, qui se sont tenues le 30 juin et le 1er juillet à Lyon. Les prochaines auront lieu à Nantes-Saint-Nazaire. Pas moins de 750 participants, dont un tiers d'élus, se sont pressés à celles-ci. Il faut dire que le sujet est au cœur de l'actualité : loi après loi, cet outil qu'est le Scot voit son périmètre de responsabilités s'élargir. Sans qu'on sache toujours jusqu'où cela ira… Parlez ainsi d'un Scot à un élu, il vous renverra vers ses urbanistes ; parlez-en aux urbanistes, ils vous diront que l'outil est aussi politique que technique et relève donc de l'élu !
Quoiqu'il en soit, sa valeur n'est guère contestée mais nécessite des éclairages que ce type d'événement a le mérite d'apporter. Car comme l'explique Cédric Lejeune, délégué technique général de cette fédération, "il y a autant de Scot qu'il y a de territoires. Un Scot rural n'a ainsi rien à voir avec celui d'une grande agglomération. Raison de plus pour faire se rencontrer ceux qui les portent et mettre en avant la cohérence de leurs actions". Dans cette même lignée, Michel Heinrich, président de la Fédération, a souligné en ouverture du colloque la nécessité de stabiliser le socle législatif dans ce domaine, pour que l'outil gagne en maturité à partir d'une base moins chahutée. Deux autres constats : un Scot ne peut pas tout dire et il faut penser à le faire agir. Sur la maîtrise de l'étalement urbain par exemple, le levier d'action qu'il représente a été débattu lors des Rencontres. Sur ce thème comme celui de l'urbanisme commercial, en plus des élus, des acteurs des secteurs privés et associatifs sont intervenus, "car ce sont eux qui font face aux enjeux des Scot sur le terrain", observe Cédric Lejeune. Les discussions ont aussi porté sur l'appui de l'Etat à leur élaboration. L'outil a en effet un coût, évalué à plusieurs centaines de milliers d'euros en études et ingénierie. Sans oublier la phase de suivi, parent pauvre du système d'aide. Parfois mal cerné mais toujours au milieu du gué, l'outil mériterait l'intérêt de plus de collectivités. "Pour qu'il fonctionne en cohésion avec d'autres schémas territoriaux, il faut que les régions et départements s'intéressent plus à son sort", plaide ainsi Cédric Lejeune.