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Energie - Les régions Pays-de-la-Loire et Aquitaine envisagent une sortie progressive du nucléaire

La majorité PS et Europe Ecologie-Les Verts (EELV) au conseil régional des Pays-de-la-Loire a adopté le 1er juillet un voeu "envisageant un abandon programmé du nucléaire", selon un communiqué. "La catastrophe nucléaire de Fukushima a relancé le débat public sur l'énergie. Comme une majorité de Français, je pense que l'issue de ce débat conduira la France à envisager une sortie progressive du système actuel, et à un abandon programmé du nucléaire", a déclaré le président socialiste de la région, Jacques Auxiette. "Mais il y a un préalable : le développement massif des énergies renouvelables", a-t-il ajouté. Jacques Auxiette a également proposé l'organisation d'un grand débat en région sur l'énergie, à l'automne.
Dans un communiqué, le groupe EELV des Pays-de-la-Loire s'est "satisfait du voeu porté par les groupes de la majorité régionale et présenté exceptionnellement par Jacques Auxiette, sur la stratégie énergétique de la France".
Le voeu de la majorité est "irresponsable", a considéré pour sa part Franck Louvrier, secrétaire national UMP et conseiller régional de l'opposition dans la région ligérienne. "Le nucléaire permet notre indépendance énergétique", a-t-il assuré dans un communiqué, "une électricité moins chère et le respect de nos engagements sur la réduction de l'émission des gaz à effets de serre". "La filière nucléaire représente 200.000 emplois directs et indirects sur notre territoire, a-t-il ajouté. La seule voie possible et responsable est donc la diversification énergétique, porteuse de développement économique, d'innovation et d'emploi."
Le conseil régional d'Aquitaine a aussi adopté le 27 juin dernier en séance plénière par 55 voix sur un total de 85 élus une motion favorable à l'élaboration "d'un scénario prospectif de sortie progressive du nucléaire adapté au territoire régional" dans le cadre du futur schéma régional climat-air-énergie copiloté par l'Etat et la région. Voté uniquement par les élus PS et EELV, ce texte "s'oppose à la construction de tout nouveau réacteur en région Aquitaine et (...) à la prolongation du fonctionnement des quatre réacteurs de la centrale de Blaye". Le 24 juin, la communauté urbaine de Bordeaux (CUB) a de son côté adopté une motion, votée également par les seuls élus PS et EELV, réclamant "la fermeture progressive et le démantèlement de la centrale du Blayais, à commencer par le réacteur n°1 qui a trente ans".  La région Aquitaine a annoncé qu'elle allait "traduire en actes forts dans ses orientations budgétaires 2012" cette transition vers un nouveau modèle énergétique. La motion votée le 27 juin demande que ce scénario alternatif décline "de façon précise et exhaustive, le processus national échelonné sur 25 ans et la substitution progressive des énergies nucléaires et fossiles par les énergies renouvelables".