Emploi - Les propositions du Conseil d'orientation pour l'emploi pour réduire le chômage
"Comprendre pourquoi la France connaît un taux de chômage durablement élevé et proposer des pistes d'action pour le combattre." Tels sont les objectifs que s'est fixé le Conseil d'orientation pour l'emploi (COE) dans la troisième partie de son document de synthèse, examiné en réunion plénière le 22 novembre. Après avoir passé en revue les principales caractéristiques du chômage français, le COE en détermine les principales causes : une évolution insuffisante du système productif, de mauvaises relations sociales dans l'entreprise et un manque d'efficacité et de cohérence des politiques de l'emploi. "Les politiques de l'emploi ne remplissent pas tous leurs objectifs ; elles ne parviennent pas à insérer tous les jeunes sur le marché du travail et à maintenir les seniors dans l'emploi", indique ainsi le document, précisant aussi que "les politiques de formation, initiale et continue, ont manqué d'efficacité". Face à ces freins, le conseil propose plusieurs pistes d'amélioration. Première proposition : favoriser la croissance de la productivité à travers une politique forte de soutien financier à l'innovation et à la recherche. Il préconise aussi de mieux soutenir le développement des PME en mettant en place un "Small Business Act français ou européen". Autre proposition du COE : faciliter la mobilité des personnes vers les secteurs, les entreprises et les métiers en expansion par la mise en place de politiques efficaces. Il considère notamment qu'il faut améliorer l'accompagnement des demandeurs d'emploi en prenant en compte l'hétérogénéité des publics et en garantissant une plus grande individualisation des prestations. Il préconise aussi une simplification du système, à laquelle devrait concourir la fusion entre l'Unedic et l'ANPE, et la participation d'autres acteurs, dont les collectivités territoriales. Enfin, le COE considère qu'il faut renforcer la dimension territoriale des politiques de l'emploi pour prendre en compte les caractéristiques des territoires qui empêchent une "lecture globale des problèmes de l'emploi". Il propose une plus grande concertation et une coordination accrue entre les multiples acteurs locaux, qu'ils appartiennent au service public de l'emploi ou aux collectivités territoriales.
Emilie Zapalski
L'accompagnement individualisé permet de doubler le retour à l'emploi
Six régions (Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes, Aquitaine, Midi-Pyrénées et Lorraine) participent depuis décembre 2006 à l'expérimentation "Cap vers l'entreprise" dont l'objectif est d'assurer un accompagnement individualisé aux demandeurs d'emploi. Si habituellement, un agent ANPE s'occupe de 120 à 130 demandeurs d'emploi, les agents participant à l'expérience prennent en charge 30 à 40 chômeurs seulement. Environ 750 chômeurs volontaires ont ainsi été reçus chaque semaine par leur conseiller. Et les résultats sont plutôt positifs : entre décembre 2006 et mai 2007, 36 des 44 demandeurs d'emploi ayant participé à Metz et Hagondange (Moselle) au programme sans l'interrompre ont été placés en CDD d'au moins six mois ou en CDI, soit un taux de réussite de 82%. Ce taux descend à 60% à Nancy et à 53% à Toul. En comparaison, le "taux d'écoulement" des chômeurs lorrains de longue durée au bout de six mois est de 30%.
E.Z.