Accès aux soins - Les petites villes s'inquiètent du plan d'économies de 730 millions d'euros sur les hôpitaux
L'Association des petites villes de France (APVF) s'inquiète des dispositions de la circulaire budgétaire 2015 pour les établissements de santé, qui met en œuvre le plan d'économies de 730 millions d'euros en 2015, annoncé par Marisol Touraine. Dans un communiqué du 29 avril, l'APVF - présidée par Olivier Dussopt, député (PS) de l'Ardèche et maire d'Annonay - se dit certes "consciente des enjeux liés à la contrainte de limitation de la dépense publique" et reconnaît que "celle-ci ne peut être limitée à l'Etat et aux collectivités territoriales".
Mais, si "les organismes de sécurité sociale doivent prendre part à l'effort de réduction des dépenses", l'association "attire l'attention du gouvernement sur le fait que les économies demandées ne doivent pas pénaliser les petites structures hospitalières, qui ont déjà connu de nombreuses restructurations et fermetures de services".
Le retour des restructurations hospitalières ?
L'APVF s'inquiète tout particulièrement de la diminution de l'enveloppe de la Migac (missions d'intérêt général et à l'aide à la contractualisation). Celle-ci finance principalement certaines missions des hôpitaux publics comme la mise en œuvre des urgences ou la prise en charge de la précarité. L'association estime que "cette ponction, si elle était confirmée, pourrait pénaliser les petits hôpitaux, qui sont les premiers concernés par ces missions, alors que beaucoup d'entre eux sont déjà dans une situation financière difficile".
Au-delà, c'est évidemment la question des restructurations hospitalières qui se pose à nouveau. Le dossier de présentation du projet de loi relatif à la santé (voir notre article ci-contre du 15 octobre 2014) précisait ainsi que "les territoires ont besoin d'hôpitaux forts, capables d'élaborer et de mettre en œuvre des projets médicaux ambitieux qui répondent aux besoins de la population. Des hôpitaux publics isolés et mal coordonnés peuvent ne pas être en mesure de répondre seuls à ces défis". Difficile de ne pas y lire la relance de ces restructurations hospitalières, même si les débats à l'Assemblée ont conduit à mettre un bémol sur les aspects les plus dirigistes et à atténuer le rôle des agences régionales de santé.
La FHF demande un rendez-vous au Premier ministre
De son côté, l'Association nationale des centres hospitaliers locaux (ANCHL) - qui regroupe plus de 300 établissements en métropole et outre-mer - prend moins de gants dans l'expression. Dans un communiqué, elle évoque ainsi des mesures d'économie qui vont "intensifier la désertification médicale et le délaissement des personnes âgées". Revenant sur la question centrale des restructurations, elle ne cache pas ses craintes d'une "disparition programmée" d'une centaine d'établissements de proximité.
Représentant l'ensemble des établissements de santé publics, mais aussi de nombreux Ehpad, la Fédération hospitalière de France (FHF) a également réagi. Dans un communiqué du 28 avril, elle indique ainsi avoir demandé un rendez-vous à Manuel Valls, avec les conférences de présidents de commissions médicales d'établissement et de directeurs et directeurs généraux des établissements publics de santé. La FHF compte "faire part au Premier ministre des conditions de réussite du plan de maîtrise des dépenses publiques, qui met fortement à contribution le secteur de la santé, et de la vigilance à porter au maintien de la qualité, de la sécurité et de l'accessibilité des soins".