Les jeunes plébiscitent les petites villes mais veulent plus de services
Les petites villes ont "une vraie opportunité" à saisir auprès des jeunes, peut-on lire dans un baromètre des petites villes effectué auprès des 16-30 ans. Le regard de ces derniers est très positif mais aussi exigeant en termes d’emploi, de transport ou de soins.
"À nous deux Paris." L’image du jeune Rastignac prêt à en découdre avec la capitale a-t-elle vécu ? En tous cas, nombre de jeunes de 16 à 30 ans plébiscitent aujourd'hui les petites villes. Ils seraient même 69% à se dire prêts à y vivre, selon le deuxième baromètre des petites villes réalisé par Ipsos. C’est 5 points de plus que pour l’ensemble de la population. 89% d’entre eux disent avoir un regard positif sur les petites villes. Une proportion qui atteint les 94% dans les villes du programme Petites Villes de demain. Ce baromètre a été commandé par l’Association des petites villes de France, l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) et la Banque des Territoires, partenaires de ce programme de revitalisation en cours de déploiement dans 1.600 communes de moins de 20.000 habitants. Pour réaliser cette enquête, Ipsos a sondé 1.000 jeunes de 16 à 30 ans, du 7 au 20 octobre 2022, et un échantillon de 300 jeunes des villes du programme.
À noter toutefois que ce désir de vivre dans une petite ville - pour disposer d’un cadre de vie plus tranquille, être plus proche de la nature ou bénéficier d'un logement plus grand - ne se traduit pas forcément dans un projet concret. Seuls 14% des jeunes qui pourraient s’installer dans une petite ville disent qu’ils le feront probablement "dans l’année à venir", contre 38% dans "un à cinq ans", 29% "dans plus longtemps". 19% ne savent pas encore. Si attrayante soit-elle, la petite ville pâtit encore de l’image de l’isolement. Seuls 52% des répondants pensent que la petite ville est adaptée aux jeunes qui débutent dans la vie professionnelle.
Un tiers des jeunes "certains" de trouver un emploi
Le baromètre relève à cet égard plusieurs freins à l’installation. Le premier d’entre eux est la peur de ne pas trouver d’emploi. Seulement un tiers se disent "certains" de pouvoir en trouver un. Et 19% pensent l’inverse… L’autre sujet, ce sont les transports. 38% des jeunes estiment que "les difficultés pour effectuer des déplacements" sont rédhibitoires avant d’envisager une installation. Lorsqu’on est jeune on a la santé, dit-on, mais l’accès aux soins est le troisième facteur de crainte, devant l’"offre culturelle limitée". Quand on les interroge sur les services qu’ils souhaiteraient voir développés, les jeunes citent en priorité les services de santé (44%), la commercialisation de produits locaux ou l’économie circulaire (34%), l’amélioration de la garde d’enfants (34%). Curieusement, la demande d’infrastructures sportives arrive en bas du classement.
"Les petites villes ont donc une vraie opportunité à saisir auprès des jeunes, dont l’intérêt pour ce type de territoire est renforcé par certaines transformations sociétales récentes (inquiétude environnementale, développement des circuits courts, possibilité de télétravail…)", estiment les auteurs du baromètre.