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Politique de la ville - Les jardins partagés ouvrent des perspectives dans les quartiers

Le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET) a publié le 13 mai une note intitulée "Les jardins partagés pour dynamiser les quartiers et les territoires". Portés "par des associations, des municipalités (via des régies de quartier), des collectifs d'habitants, avec des contextes de création toujours singuliers", quelque 1.000 jardins sont aujourd'hui cultivés collectivement en France, selon le Réseau national des jardins partagés.

254 projets financés en 2015 dans les contrats de ville

Parmi eux, "beaucoup sont implantés dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)". En 2015, 254 initiatives ont ainsi bénéficié d'aides dans le cadre des contrats de ville, à hauteur d'un million d'euros de l'Etat et d'une enveloppe équivalente des partenaires et en particulier des collectivités locales.
Le CGET entend valoriser l'impact de ces démarches qui sont globalement de deux types : "les jardins familiaux – terrains divisés en parcelles, affectées par les collectivités territoriales ou par les associations à des particuliers y pratiquant le jardinage pour leurs propres besoins et ceux de leur famille - et les jardins d'insertion – créés ou utilisés en vue de favoriser la réinsertion de personnes en situation d'exclusion ou en difficulté sociale ou professionnelle".
Les jardins peuvent aussi être divisés en quelques parcelles individuelles et une parcelle collective, souvent à vocation pédagogique ; c'est le cas du "jardin de l'amitié" dans le quartier de la Roseraie à Angers.

Lien social (presque) sans contrainte

Dans une autre étude réalisée en 2014 pour le CGET, le cabinet de conseil Plein Sens s'est attaché à vérifier, dans une dizaine de sites, l'hypothèse selon laquelle les jardins partagés contribueraient à renforcer le lien social. Hypothèse globalement validée : source d'épanouissement, la culture de la terre permettrait "à des personnes isolées, fragiles, de sortir de chez elles et de se confronter aux autres, sans pour autant s'engager dans une activité collective trop contraignante". Souvent ouverts à des écoles, des crèches, des maisons de retraite ou des associations, ces jardins sont un lieu de rencontre et d'apprentissage collectif.
Les jardins partagés n'échappent toutefois pas à l'"effet de club", ni à des "micro-conflits autour des questions d'appropriation et d'accaparement". Le CGET ajoute que les jardiniers "ne sont pas des militants, ni des organisateurs" ; dans les QPV en particulier, le portage des jardins est donc assuré par des animateurs (emplois d'avenir ou adultes-relais).

Micro-économie verte

Les jardins partagés apparaissent ainsi comme le support d'une micro-économie, au bénéfice de personnes éloignées de l'emploi. Ils favoriseraient "l'émergence de nouveaux modes de distribution et de restauration, notamment dans le cadre de l'économie sociale et solidaire (street-food, disco-soupes, incroyables comestibles, trocs verts...)". L'impact est naturellement, aussi, écologique – "végétalisation de la ville, résorption des îlots de chaleur", production de fruits et légumes de saison "à moindre coût" et éventuelles connections avec "des projets d'agriculture urbaine".
De telles initiatives contribueraient enfin à changer l'image des quartiers, à valoriser des friches en attente de projet urbain ou encore à faciliter les échanges entre habitants, élus et services techniques.