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Déchets - Les industriels appelés à contribuer davantage au recyclage des emballages

Après s'être concentré sur l'aval, place à l'amont : dès janvier 2012, Eco-Emballages révolutionne le tarif s'appliquant via le Point vert aux quelque 50.000 entreprises qui mettent sur le marché des emballages ménagers. Ce Point vert atteste que ces entreprises contribuent financièrement au recyclage, que leur emballage soit effectivement recyclé ou, comme c'est le cas pour certains plastiques, qu'il ne le soit pas en l'absence de filière de recyclage adéquate. La contribution des entreprises a donc été revue à la hausse pour les inciter à une "réduction à la source" du nombre et du poids des emballages et améliorer les taux de recyclage. L'objectif du Grenelle de l'environnement est en effet de parvenir à 75% de recyclage des déchets d'emballages ménagers en 2012, le taux attendu pour 2011 étant de 65%.
"Sur les six prochaines années, les entreprises ont accepté de mettre 4 milliards d'euros dans le recyclage. En comparaison, elles avaient également mis 4 milliards sur les 18 dernières années", a affirmé le directeur général d'Eco-Emballages, Eric Brac de la Perrière. Ce tarif s'accompagne de bonus/malus. Les entreprises bénéficieront de ristournes si elles mettent sur le marché des "emballages qui se recyclent bien", des emballages qui "comportent des recommandations sur le geste de tri pour aider le consommateur" ou qui incitent le consommateur à utiliser des recharges.
A l'inverse, un malus s'appliquera pour les "emballages qui perturbent le tri ou le recyclage", a précisé Eric Brac de la Perrière. C'est le cas par exemple d'une bouteille en plastique PET avec une étiquette en PVC, qui laisse des traces noires au recyclage.

Nouveau mode de calcul

L'éco-organisme, qui a rappelé qu'il était avant tout positionné sur le recyclage matière (la valorisation énergétique, autrement dit l'incinération de certains emballages n'entre pas dans sa ligne de mire), va donc devoir s'activer auprès des entreprises pour leur exposer son nouveau mode de calcul. Un socle qui pourra être ajusté selon les retours du terrain. Ce qui est sûr, c'est que le Point vert ne prendra plus seulement en compte le poids du matériau mais aussi l'unité que chaque emballage recouvre. Ainsi, un bouchon ou un couvercle compteront pour une unité, si bien qu'un pot de confiture avec couvercle ne représentera plus une seule mais deux unités. Le contributeur paiera dans ce cas pour le verre du pot qu'il met sur le marché, selon un barème verre qui va fortement augmenter, et pour son couvercle en fonction d'un barème acier plus stable. Les emballages intégrant généralement plusieurs matériaux, la contribution sera modulée en fonction de leur composition. Si les emballages se recyclent bien ou comportent des recommandations sur le geste de tri pour aider le consommateur, les entreprises bénéficieront d'un bonus de 2%.
D'autres modifications interviennent, toutes ayant pour objectif d'atteindre la fameuse barre des 75% de recyclage, encore loin d'être atteint. L'éco-organisme pense y arriver en 2014.
Tirant les enseignements qui remontent des filières aval, l'éco-organisme affirme par là son rôle d'arbitre en changeant les règles du jeu avec les contributeurs. "Un rapprochement qui s'accompagne d'une mise en place d'outils pour aider les entreprises dans ces changements qui sont notoires. Par exemple un simulateur pour estimer leur contribution qui s'inspire de celui développé en aval avec les collectivités", a expliqué le directeur général de l'éco-organisme.
Ces dernières, chargées de la collecte et du tri des déchets, sont, pour leur part, payées "à la tonne collectée" selon un barème qui a été simplifié, a-t-il souligné. "Dans le cadre du barème E de soutien aux collectivités qui sera valable en 2012, les plastiques sont l'enjeu majeur", a insisté Eric Brac de la Perrière. En ce sens, l'expérimentation de collecte sélective d'emballages plastiques avance, avec un nombre de collectivités participantes qui se stabilise autour de 70. "On n'a pas choisi des villes championnes du recyclage mais un échantillon représentatif des réalités locales. Il s'agit tantôt de territoires globaux, tantôt de territoires pris sous un angle partiel, et ce afin que le reporting qui sera fait courant 2012 soit le plus complet possible", a expliqué le directeur général de l'éco-organisme. En juillet cette opération, dont Eco-Emballages espère qu'elle se répercutera à terme dans les contrats passés avec les collectivités par le biais d'avenants et de prises d'engagements, sera plus amplement détaillée.

Enfin, concernant les placements de trésorerie qu'il avait effectués sur quelque 600 fonds à risque et qui avaient été révélés en pleine crise financière, Eco-Emballages a affirmé avoir récupéré pour l'instant la moitié des capitaux placés.