Société - Les grandes villes françaises concentrent les fonctions intellectuelles
Paris et les grandes villes de province concentrent les fonctions liées aux prestations intellectuelles, à la conception-recherche, au commerce interentreprises, à la gestion ou à la culture et aux loisirs. C'est ce que confirme une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publiée ce 3 février.
En 2006, ces fonctions représentaient un quart des emplois nationaux. "Dans l'aire urbaine de Paris, leur proportion atteint 37%, contre 14% hors aires urbaines", précise l'étude, qui signale toutefois qu'un rééquilibrage de ces fonctions dites "métropolitaines" est en cours, au profit des grandes villes de province, et en particulier des treize aires urbaines de plus de 200.000 emplois. Explication de la localisation de ces fonctions dans les agglomérations : la densité des réseaux de transport, la taille du bassin d'emploi, la présence de services rares et de main-d'œuvre qualifiée. Mais "toutes les aires urbaines de plus de 200.000 emplois ne sont pas concernées de la même manière par ce rééquilibrage des cadres des fonctions métropolitaines", précise la note. Ainsi, si des villes comme Toulouse, Grenoble, Rennes et Lyon, voient leur part augmenter (de 12 à 14% selon les villes), leur croissance est plus modérée à Rouen et à Toulon (entre 5,5 et 7% seulement).
C'est la fonction gestion qui est le plus souvent prédominante dans ces aires urbaines. "C'est le cas à Paris, Lyon, Nantes et Strasbourg, signe de la présence de sièges sociaux ou d'administrations d'entreprises, mais également d'activités financières, de banques ou d'assurances", indique l'Insee. Parallèlement, les professions liées aux services à la population, comme la distribution, les services de proximité, la santé, le social, l'éducation et la formation, qui représentaient 42% de l'emploi national en 2006 (contre 31% en 1982), "sont réparties de façon uniforme sur le territoire, proportionnellement à la population". Même phénomène de localisation uniforme pour la logistique et les transports, ainsi que pour l'entretien-réparation, "qui tend cependant à s'installer plutôt en province", précise l'étude. En revanche, les emplois agricoles, tout comme la fabrication, le bâtiment et les travaux publics, s'éloignent peu à peu des grandes villes. La fabrication ne représente ainsi que 7% des emplois dans l'aire urbaine de Paris, contre 14% hors aires urbaines. Une localisation qui s'accentue au fil des années et qui s'explique par le prix de l'immobilier, du foncier, et le faible niveau de qualification de la main-d'œuvre recherchée.
Emilie Zapalski