Population - Les départements ruraux attirent de plus en plus de monde

Les Français ont la bougeotte : 10% d'entre eux ont changé de département dans les cinq dernières années, selon une étude de l'Insee, publiée mardi. Ils se tournent essentiellement vers les départements de l'Ouest et du Sud, au détriment du Nord-Est, un phénomène amorcé dans les années 1990 mais qui se confirme. Au nord d'une bande reliant le Finistère à la Haute-Savoie, les départs sont plus importants que les arrivées. Dans les départements franciliens, les soldes migratoires sont très fortement négatifs, en particulier en Seine-Saint-Denis et à Paris. De nombreux départements ruraux de l'Ouest (Vendée, Morbihan, Côte-d'Armor), du Sud-Ouest et du Massif central ont gagné en attractivité. En revanche, quelques départements du pourtour méditerranéen et du bassin parisien ont perdu de leur attrait ces dernières années. Hérault, Alpes-Maritimes, Haute-Garonne, Bouches-du-Rhône, etc. : ces départements restent attractifs mais marquent le pas. Ailleurs au Nord (Marne, Ardennes, Nord), le déficit s'est accentué par rapport aux années 1990.  

Phénomène assez nouveau : plus les départements sont ruraux, plus ils ont tendance à être attractifs. C'est le cas des Landes, des Alpes-de-Haute-Provence, de la Vendée, des Hautes-Alpes et de la Lozère. Mais à l'intérieur de ces départements ruraux, deux groupes se distinguent. Tout d'abord, les départements de l'Ouest et Sud-Ouest où les nouveaux arrivants s'installent prioritairement dans les villes-centres. Dans d'autres départements (quart Sud-Est), l'appel de la campagne est plus fort. C'est particulièrement le cas des Hautes-Alpes, des Alpes-de-Haute-Provence, de la Drôme, de l'Ardèche, de la Lozère et de la Corse.

D'une manière générale, les échanges se font plus souvent entre départements voisins comme le Var et les Bouches-du-Rhône. Au niveau des catégories socio-professionnelles, ce sont les jeunes et les cadres qui bougent le plus, les jeunes préférant les centres urbanisés.

Michel Tendil