Démographie - Les migrations, facteur clé de l'évolution démographique des régions
Une France à deux vitesses. Dans les vingt-cinq années à venir, la population française va croître de 10%, passant de 62,5 en 2005 à 67,2 en 2030, mais avec des lignes de démarcation assez nettes. Selon les projections de l'Insee, les façades Sud et Ouest devraient concentrer les plus fortes progressions. A l'inverse, une ligne allant des régions du centre jusqu'au Nord-Est sera manifestement marquée par un mouvement de décrue. "Les migrations jouent un rôle de plus en plus important sur les dynamiques démographiques régionales", note Olivier Léon, l'auteur de cette étude intitulée "Les projections régionales 2005-2030", parue dans le dernier numéro d'Economie et statistique de l'Insee.
Le Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d'Azur constitueront ainsi avec Rhône-Alpes, les Pays-de-la-Loire et l'Aquitaine, les régions de plus forte croissance démographique, avec un record en Languedoc-Roussillon où la croissance s'élèverait à 32,2%. La région comptera alors 3,3 millions d'habitants, contre 2,1 aujourd'hui.
Malgré un regain récent, l'Auvergne, la Bourgogne, la Lorraine et Champagne-Ardenne devraient au contraire se dépeupler. La Champagne-Ardenne pourrait ainsi perdre 5,5% de sa population. Une situation qui s'explique par l'arrivée au grand âge de la génération "baby boom" et des flux migratoires déficitaires. L'Ile-de-France, la Picardie et la Franche-Comté, enfin, constituent des cas un peu à part puisque la population continuera d'augmenter malgré un déficit migratoire. La forte natalité serait ici déterminante.
Autre tendance assez nette : les régions du Nord vont davantage vieillir que celles du Sud. Si l'âge moyen des Français est appelé à passer de 39 ans à 42,6 ans, c'est chez les habitants de Champagne-Ardenne et de Basse-Normandie que l'évolution sera la plus forte. Ils prendront plus de cinq ans.
M.T.