Politique de la ville - Les élus urbains s'alarment du "décrochage social" de leurs quartiers
Comme une ritournelle... Les associations nationales d'élus urbains se sont retrouvées le 17 mai à Paris pour témoigner de leurs craintes quant au décrochage social de nombreux quartiers. L'Association des maires de grandes villes de France, Ville et Banlieue et l'Association des communautés urbaines déplorent, dans un communiqué commun du 25 mai, "l'abandon de la politique de la ville, la réduction programmée des engagements de l'Etat et les effets d'annonce sans traduction positive pour les huit millions d'habitants concernés". Les élus s'inquiètent notamment du devenir des quartiers qui ne feront pas partie de l'expérimentation des nouveaux Cucs (lire notre article ci-contre du 4 mai 2011) ou de celui des zones franches urbaines (lire notre article du 13 mai 2011). Ils réclament que la réforme de la géographique prioritaire combine à la fois des mesures pour les territoires et pour les hommes, "avec des allègements de charges étudiés à l'échelle locale, un accompagnement social global des demandeurs les plus éloignés de l'emploi et un soutien à l'économie sociale et solidaire".
S'ils se félicitent des avancées de la rénovation urbaine depuis 2004 (PNRU, plan Borloo), ils émettent des réserves sur le PNRU 2 attendu pour cet automne. Cette nouvelle attaque de la politique de la ville intervient une semaine après le rejet par les députés d'une proposition de loi socialiste appelant à des mesures d'urgence pour les quartiers. Lors des débats, le ministre de la Ville, Maurice Leroy, avait notamment rappelé les mesures prises par le Conseil interministériel des villes du 18 février et montré son attachement à la poursuite des ZFU après 2011.
L'AMGVF, Ville et Banlieue et l'Acuf en appelaient déjà en avril 2010 à une réforme de la politique de la ville. Plus d'un an plus tard, leurs craintes de voir l'Etat se désengager de cette politique sont toujours aussi fortes. Les associations d'élus urbains demandent ce 17 mai à l'Etat "de voir la politique de la ville relancée au plus haut niveau gouvernemental et les discussions s'engager, en tenant compte de leurs propositions". Seule chance, selon eux, "de redonner aux habitants des quartiers confiance dans les institutions et le pacte républicain".