Emploi - Les deux tiers des usagers de Pôle emploi satisfaits du service
Avec 66% des demandeurs d’emploi globalement satisfaits de Pôle emploi, le secrétaire d’Etat à l’Emploi considère que les résultats de la grande consultation publiée le 25 octobre sont positifs. Un an et demi après la création de Pôle emploi, Laurent Wauquiez pense qu’il "faut désormais entrer dans la seconde étape" pour mieux répondre aux attentes des usagers. Ainsi, il envisage cinq pistes.
Tout d’abord, le secrétaire d’Etat souhaite développer l’information sur les secteurs qui recrutent en fonction des régions (44% des personnes interrogées déclarent ne pas savoir quels sont les métiers les plus recherchés dans leur région). Puis, il veut multiplier les points de contact avec les employeurs, notamment par le biais de forums de recrutement. Laurent Wauquiez s’est fixé comme objectif une augmentation de 50% de ces forums dans les mois à venir. La relation avec le conseiller Pôle emploi pose également des problèmes. 91% des personnes sondées voudraient avoir la possibilité de contacter leur conseiller par courrier électronique quand elles le souhaitent. Un service déjà expérimenté dans certaines agences, dont une agence de Montélimar que Laurent Wauquiez a visitée et dans laquelle "le travail des conseillers en est facilité". Pourtant, Christian Charpy, directeur général de Pôle emploi, "hésite à généraliser le courrier électronique car [il] souhaite d’abord mettre en place un outil permettant de vérifier que les courriels n’arrivent pas dans une boite pleine, jamais consultée". En outre, il reconnaît qu’il "faut dégager du temps aux conseillers pour qu’ils répondent aux courriels". Une mission délicate alors qu’un conseiller gère en moyenne 105 demandeurs d’emploi et qu’il y a "des agences où le ratio est plutôt de un conseiller pour 150 demandeurs d’emploi". "En Franche-Comté, par exemple, le chômage a augmenté de 50 à 60% dans les premiers mois de la crise en 2009. Aujourd’hui, ça se stabilise et les 130 dossiers gérés par chaque conseiller devraient se réduire", indique Christian Charpy.
Le pilotage au cas par cas, région par région, est donc "quotidien". Reste pourtant des zones présentant de grandes difficultés quasi-permanentes, comme la Seine-Saint-Denis, reconnaît le directeur général de Pôle emploi. Cela s’explique notamment par "une mise en place des sites plus compliquée". Selon lui, "il y a dix sites vides en Ile-de-France mais le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail ne donne pas son aval pour qu’on ouvre les agences". Ce serait notamment le cas à Saint-Ouen, a précisé le secrétaire d’Etat à l’Emploi. Ce dernier cible ensuite ses démarches vers les "populations les plus fragiles : les seniors et les jeunes" (voir ci-contre notre article du 8 octobre 2010), avec un accompagnement personnalisé "comme à Arras dans le Nord-Pas-de-Calais où on apprend aux jeunes à chercher un emploi". Une méthode différente de ce que préconise l’Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa), qui privilégie la formation professionnelle, répondant ainsi aux besoins révélés par une enquête BVA démontrant que "84% des recruteurs estiment qu’un jeune qui a effectué une formation professionnelle a plus de chances de trouver un emploi qu’un jeune qui n’en a pas suivi". Enfin, Laurent Wauquiez veut privilégier les relations avec les entreprises en fournissant un kit d’informations sur les aides à l’embauche. Toutes ces initiatives seront mises en oeuvre en privilégiant l’expérimentation.
Muriel Weiss