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Communication - Les déboires des télévisions locales ne découragent pas les collectivités

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) publie les résultats des consultations publiques en vue du lancement d'appels à candidatures pour des télévisions locales à Angers, Millau et Tarascon-sur-Ariège. Cette phase préalable - durant laquelle les répondants ne s'engagent pas formellement à répondre à l'éventuel appel à candidatures ultérieur - permet au CSA d'identifier les perspectives de réussite de ce dernier et les acteurs potentiels. En l'occurrence, la consultation sur le site d'Angers est justifiée par la récente liquidation judiciaire de la chaîne Angers 7 TV, les collectivités - et notamment la mairie, qui détenait 33,5% du capital - n'ayant pas souhaité poursuivre leur soutien. Deux candidats potentiels se sont manifestés à l'occasion de la consultation du CSA. D'un côté, la ville d'Angers et la communauté d'agglomération Angers Loire Métropole qui "soutiennent un nouveau projet de télévision qui pourrait démarrer à la rentrée de septembre 2011, si une procédure d'appel était engagée dans les prochaines semaines". De l'autre, la société OTV, qui met déjà en œuvre, depuis le 7 janvier 2010, la chaîne Canal Cholet (sur la Vendée et le Maine-et-Loire). Les collectivités font valoir "qu'il apparaît improbable que la seule ressource publicitaire locale et régionale puisse satisfaire le besoin de financement d'une télévision locale et que la nécessité d'un financement mixte, reposant à la fois sur des recettes publicitaires et sur des aides des collectivités locales, s'impose". La société OTV n'y est d'ailleurs pas hostile, puisqu'elle "envisage une participation des collectivités locales inférieure à 50% du budget annuel du service de télévision à Angers". Un rapprochement pourrait donc être envisagé.

Un modèle incontournable

Il apparaît en effet que le modèle basé sur un soutien des collectivités - sous forme d'apport en capital et/ou de commandes de programmes - est de plus en plus incontournable (voir notre article ci-contre du 26 avril 2010). Ce qui est vrai pour une communauté d'agglomération (300.000 habitants pour Angers Loire Métropole) l'est davantage encore pour des territoires moins peuplés, où le marché publicitaire local ne peut suffire à faire vivre une chaîne. Sur la zone de Millau (Aveyron), il n'existe actuellement aucune chaîne locale. Parmi les deux réponses reçues, l'une émane de deux acteurs privés associés à la ville de Millau (22.000 habitants) et l'autre d'un acteur privé. Même si les intéressés n'ont pas vraiment répondu à la question du CSA sur les ressources potentielles du marché publicitaire local, il semble exclu qu'une chaîne puisse se passer d'un appui public. La situation est encore plus simple à Tarascon-sur-Ariège, puisque le CSA a reçu une seule réponse à sa consultation, présentée conjointement par la ville de Tarascon-sur-Ariège (3.500 habitants) et par l'association Radio Télé Montaillou, qui exploite déjà, par ailleurs, une radio de catégorie A sur la même zone. Un éventuel projet de télévision locale "s'inscrirait dans le 'carrefour des vallées : pivot routier des stations de ski et de la principauté d'Andorre, lien international et interrégional de l'axe Toulouse-Barcelone". Pour apporter sa part de financement, la commune de Tarascon-sur-Ariège envisage de réaffecter "une partie des moyens mis en oeuvre par la municipalité au titre de sa communication et des animations proposées à ses administrés". La ville et l'association n'excluent pas une autre hypothèse consistant à étendre la zone de diffusion d'un service de télévision locale déjà titulaire d'une autorisation. Selon la synthèse du CSA, "quelques contacts" auraient déjà été pris avec un opérateur toulousain.