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Tourisme - Les contrats de destination font des envieux

Après des débuts un peu laborieux, les contrats de destination ont réussi leur décollage. Au point de faire aujourd'hui des envieux chez ceux qui n'en ont pas encore signé. Le président du conseil départemental des Alpes-Maritimes se dit ainsi surpris de constater que la Côte d'Azur est, en la matière, "la grande oubliée du gouvernement".

Tout en disant se "réjouir du contrat concernant la Provence" - le contrat "Arts de vivre en Provence", présenté le 18 mai -, Eric Ciotti, président du conseil départemental des Alpes-Maritimes, déplore l'absence de la Côte d'Azur dans la liste des vingt contrats désormais signés par l'Etat avec les collectivités et les acteurs concernés. Aussi affirme-t-il regretter "que la Côte d'Azur, deuxième destination internationale après Paris avec onze millions de visiteurs à 55% internationaux, n'y figure pas".

Zéro sur vingt

Eric Ciotti rappelle surtout que le comité régional du tourisme (CRT) Côte d'Azur s'est associé au dispositif "Prides Event" - pôles régionaux labellisés pour porter le développement des entreprises -, mais aussi qu'une soixantaine de villes et de professionnels privés se sont regroupés pour déposer, à deux reprises, une candidature en vue d'un contrat "Provence Côte d'Azur : Terres d'événements".
Selon Eric Ciotti, "la première a été rejetée sans en connaître les raisons. Pour la seconde, nous sommes toujours en attente". Avec la sélection de la seule Provence, les soupçons de partialité à l'encontre du président du conseil régional de Paca - Michel Vauzelle - et surtout le vieil antagonisme, jamais éteint, entre la Provence et la Côte d'Azur ont tôt fait de resurgir. Une mise à l'écart d'autant plus vexante qu'entre les appels à projets de 2014 et ceux de 2015, vingt contrats de destination (*) ont déjà été sélectionnés ou signés (voir notre article ci-contre du 16 janvier 2015).
Pour mémoire, les Alpes-Maritimes sont toutefois partie prenantes d'un autre contrat de destination : celui du "Voyage dans les Alpes". Mais elles y figurent aux côtés de deux régions - dont Paca - et de sept autres départements.

La montée des "marques de territoire"

Au-delà de l'anecdote, la réaction du président des Alpes-Maritimes illustre bien la place occupée désormais par les contrats de destination. Il y a trois ans, personne ne se serait battu pour signer un tel document. Cette réussite est d'autant plus surprenante que les moyens apportés par les contrats de destination apparaissent dérisoires au regard des enjeux. Le récent contrat signé entre Paris et sa proche banlieue prévoit ainsi des moyens des plus modestes, avec une enveloppe de 400.000 euros sur trois ans, dont les trois quarts apportés par les collectivités (voir notre article ci-contre).
L'engouement pour les contrats de destination vient donc d'ailleurs. Il tient sans doute, comme l'expliquait Laurent Fabius dans sa communication au conseil des ministres du 29 avril, au fait que "les contrats de destination ont permis la création de véritables marques de territoire, fédérant tous les acteurs d'un territoire et d'une destination française autour d'une stratégie commune de promotion".
Pour un coût d'entrée très modique, ils permettent aux collectivités concernées de se positionner comme les animateurs touristiques du territoire, rassemblant l'ensemble des professionnels et des entreprises touristiques autour d'un projet commun.

Jean-Noël Escudié / PCA

(*) Alpes, Auvergne, Biarritz, Bordeaux, Bourgogne, Bretagne, Champagne, Corse, vallée de la Dordogne, Guyane, Louvre Lens, Lyon, montagnes du Jura, baie du mont Saint-Michel, Normandie et Ile-de-France, Paris ville augmentée, Provence, Pyrénées, Val de Loire et massif des Vosges.
 

 

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