Tourisme - Un contrat de destination sur le tourisme de mémoire autour de la Grande Guerre
Sylvia Pinel, la ministre en charge du tourisme, et Kader Arif, le ministre délégué chargé des Anciens combattants, ont signé le 14 novembre un contrat de destination "Centenaire de la Grande Guerre". Cet accord a été signé à l'occasion de la seconde édition des Assises nationales du tourisme de mémoire, qui se sont tenues à Lille ces 14 et 15 novembre 2013.
Le contrat associe les deux ministères, Atout France - qui sera l'opérateur -, les régions Champagne-Ardenne, Lorraine et Nord-Pas-de-Calais, ainsi que les départements de l'Aisne, de la Meuse, de la Somme et des Vosges. S'ajoutent aux signataires une dizaine d'associations et quatorze entreprises. Le contrat couvre ainsi tout l'arc nord-est de la France, où se sont déroulés l'essentiel des combats de la Première Guerre Mondiale.
Ingénierie, observation et promotion
Le contrat entend "renforcer la coopération entre les acteurs publics et privés, afin de faire émerger une offre touristique d'excellence à visibilité internationale". Pour cela, il prévoit notamment que "durant trois ans, des moyens humains, techniques et financiers seront engagés et mutualisés, autour de trois volets d'actions déployés simultanément".
Le premier volet porte sur l'ingénierie, afin d'"améliorer les infrastructures d'accueil et la mobilité entre les sites". Le second concerne l'observation et vise à "mesurer l'évolution du poids de la filière du tourisme de mémoire sur le territoire national". Enfin, le troisième volet porte sur la promotion, avec pour objectif de "mettre en oeuvre des actions de communication à l'international". Le communiqué publié par Atout France souligne que "le développement du tourisme de mémoire en France revêt à la fois un enjeu civique, en favorisant la transmission de notre passé aux générations futures, mais aussi un enjeu économique, en contribuant au dynamisme des territoires".
Il est vrai que l'enjeu économique est de taille, puisque l'on estime à six millions le nombre de visiteurs qui se rendent chaque année sur les lieux de souvenir (essentiellement militaires), dont la moitié vient de pays étrangers. Dans une formulation maladroite, Atout France indique que "cette forme de tourisme génère plus de 45 millions d'euros de chiffre d'affaires", ce qui représenterait 7,5 euros par visiteurs. Ce chiffre de 45 millions correspond en effet uniquement aux recettes directes des sites de mémoire et ne prend pas en compte les retombées indirectes (transports, hébergement, restauration...), beaucoup plus importantes (voir notre article ci-contre du 1er juin 2011).
Bientôt un contrat sur la Basse-Normandie
Ce contrat de destination n'est pas le premier signé depuis la mise en place de ce dispositif (voir nos articles ci-contre du 13 juillet 2012 et du 23 juillet 2013), mais il est - de très loin - le plus important par son ambition et par son champ géographique. Deux autres contrats, portant sur le tourisme d'affaires en Alsace et l'itinérance dans le Tarn-et-Garonne, ont été signés par Sylvia Pinel en juillet dernier (voir notre article ci-contre du 23 juillet 2013). Un autre contrat de destination est en préparation avec la Basse-Normandie. Il devrait notamment couvrir les plages du débarquement du 6 juin 1944.