Emploi territorial - Les collectivités prévoient plus de 32.000 recrutements en 2011
Le gel pour trois ans des dotations de l'Etat et les incertitudes liées à la réforme de la fiscalité locale ne semblent pas trop remettre en cause les perspectives de recrutement dans les collectivités territoriales. Entre fin août et fin novembre 2010, celles-ci prévoyaient de recruter 32.680 agents en 2011, selon l'étude annuelle du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) sur l'emploi territorial, qui vient d'être dévoilée. Certes, les intentions de recrutement marquent le pas, mais elles ne reculent que de 1,7 % par rapport à l'année précédente.
Les départs en retraite, qui s'accélèrent avec l'arrivée en fin de carrière de la génération du baby-boom, sont le premier facteur de recrutement dans les collectivités. Ils constituent la grosse majorité de ce que le CNFPT appelle "les sorties définitives de l'emploi territorial", un phénomène qui explique les deux tiers des recrutements prévus cette année (20.900 agents). Le tiers restant des recrutements (11.780 agents) correspondant à des créations de postes.
L'importance des départs d'agents en poste aujourd'hui et, dans une certaine mesure aussi, les attentes de la population, se conjuguent dans certains secteurs pour porter les intentions de recrutements à des sommets. Globalement, on retrouve les secteurs que citait l'enquête publiée il y a un an. A lui seul, celui de la petite enfance va représenter 10% des embauches des collectivités de France (et 25% des embauches des collectivités franciliennes). Les recrutements seront aussi nombreux dans le social, secteur dans lequel les collectivités auront besoin de travailleurs sociaux et de personnel dédié à l'aide à domicile. Les métiers relevant des services techniques (agents de nettoiement, ouvriers de maintenance des bâtiments et agents d‘entretien, techniciens voirie) seront également très recherchés. Dans certains de ces secteurs, les collectivités s'attendent à rencontrer des difficultés de recrutement, comme c'est déjà le cas depuis plusieurs années. Ces difficultés ne semblent d'ailleurs pas s'arranger, en s'étendant à de nouveaux métiers : éducateur de jeunes enfants, agent d'accompagnement de l'enfance, médecin clinicien. Certaines régions, comme le Centre et l'Ile-de-France, se disent particulièrement concernées par ces difficultés quand d'autres, comme la Lorraine et, dans une moindre mesure, le Nord-Pas-de-Calais, ne sont quasiment pas touchées.
Les départements, les communes de plus de 10.000 habitants et les communautés d'agglomération sont plus nombreux qu'en 2010 à déclarer vouloir recruter des agents. A l'inverse, une décélération des intentions d'embauches est très perceptible du côté des régions. Une forte incertitude semble aussi peser sur ce niveau de collectivités, puisque 4 régions sur 10 déclarent ne pas savoir si elles vont recruter, contre seulement 2 sur 10 un an plus tôt.
Après avoir fortement augmenté, avec le transfert des agents de l'Etat dans le cadre de l'acte II de la décentralisation, les effectifs d'agents territoriaux croissent encore, mais de manière plus limitée (+1,9% en 2009). Au 1er janvier 2010, les collectivités embauchaient 1,844 million d'agents. "Cette augmentation est en grande partie due au fort recrutement d'emplois aidés réalisé au cours de l'année 2009", explique le CNFPT. Incité par les aides de l'Etat et poussé par le souci de lutter contre le chômage, le recours aux contrats aidés a bondi de 42,5% au cours de cette année là. Notamment au sein des petites communes. Si bien qu'au 1er janvier 2010, les emplois aidés représentaient 8% des effectifs des communes de moins de 1.000 habitants, contre 5% un an plus tôt.