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Gestion des déchets - Les collectivités débattent avec Eco-Emballages des enjeux du tri sélectif

A l'occasion du 2e forum régional d'Eco-Emballages qui s'est tenu à Aix-en-Provence, le 24 juin, près de deux cents participants, acteurs ou partenaires de collectivités du Sud-Est de la France ont débattu des leviers à activer pour mieux gérer les déchets ménagers.  "Arrêtons de dire que trier coûte cher à la collectivité qui pratique la collecte sélective. Ce n'est pas vrai partout et là n'est pas le problème. L'urgence est de ne plus systématiquement solliciter les collectivités pour qu'elles paient les pots cassés en aval, alors que c'est aussi en amont de la production de déchets que cela doit se jouer", a pointé David Suder, directeur adjoint de la communauté d'agglomération de Nice-Côte-d'Azur. Ce à quoi Eco-Emballages a rétorqué qu'il s'efforçait d'agir au mieux aux côtés des huit cents entreprises mettant sur le marché des emballages dans la région, notamment pour qu'elles réduisent les volumes produits, qu'on retrouve ensuite dans les poubelles des particuliers.

Surtout, les initiatives de plusieurs communautés d'agglomération et syndicats de gestion locaux ont démontré qu'il était possible de faire face à la problématique saisonnière (pic touristique engendrant l'été plus de déchets) et d'optimiser tout au long de l'année les coûts de gestion, en innovant par exemple en termes de qualité de collecte. Et ce à travers des dispositifs très concrets de sensibilisation des habitants à la suite d'un refus de tri (Sictom de Pézenas-Agde), ou bien de concertation avec les élus d'un même territoire comme c'est le cas dans l'agglomération de Sophia-Antipolis en vue de mettre en commun des moyens et d'homogénéiser les modes et jours de collecte.

Les solutions existent donc. Encore faut-il opter pour celle qui est la mieux appropriée à chaque territoire. "Et ne pas trop douter de l'utilité de certaines d'entre elles, a ajouté Yvon Iziquel, directeur environnement de la communauté d'agglomération du bassin de Thaucomme. L'évaluation et la mise en place d'indicateurs de suivi de collecte peuvent par exemple rebuter de prime abord, mais s'avèrent en fait un outil de suivi efficace qui permet par ailleurs de communiquer en interne, tant auprès des services techniques concernés qu'auprès des nouveaux élus à briefer." Utile également, les enquêtes d'opinion menées auprès des habitants, aux résultats souvent surprenants et qui prouvent bien qu'en matière de gestion des déchets, aucun élu ne peut avoir la science infuse.

Au coeur des débats également, le tri en habitat collectif reste un enjeu national qui nécessite d'aller au-delà des premières expérimentations et de renforcer les partenariats entre collectivités, les bailleurs et le personnel des immeubles. Dans ce sens, un outil de formation-information des gardiens d'immeuble est disponible sous forme de CD-Rom auprès d'Eco-Emballages.

Quant à la fiscalité incitative, elle a fait l'objet d'un atelier dédié qui a permis de soulever les difficultées opérationnelles auxquelles elle se heurte. Car si elle encourage les comportements vertueux, elle peut aussi nuire à la qualité de la collecte durant les premiers mois de son application à un territoire. En cela, elle doit fortement tenir compte de la typologie de l'habitat concerné. Même si elle permet à priori de mieux maîtriser les coûts et d'accroître la transparence de gestion, elle bute encore sur la frilosité de nombreux élus lui reprochant, entre autres, sa complexité de mise en oeuvre. D'autant que doit surtout s'opérer un bon choix entre les quatre modes de financement existants, à savoir la Teom (taxe d'enlèvement des ordures ménagères), la Reom (redevance d'enlèvement des ordures ménagères), la redevance spéciale et le budget général.

 

Morgan Boëdec / Victoires éditions