Urbanisme commercial - Les centres commerciaux ont bien résisté en 2010
Fréquentation en baisse dans les 800 centres commerciaux, ou galeries marchandes, rassemblant quelque 35.000 magasins en France : c'est le constat dressé, mardi 18 janvier, par le Conseil national des centres commerciaux (CNCC). Lequel se félicite de la résistance du secteur, dans des conditions difficiles. "En 2010, la fréquentation n'a diminué que d'1,3% [après une baisse de 3,7% en 2009, ndlr] malgré la crise économique qui continue de frapper les ménages. Cette fréquentation devrait redevenir positive aux alentours de mars 2011", indique Jean-Michel Silberstein, le délégué général du CNCC. De son côté le chiffre d'affaires des centres commerciaux a progressé de 1,2%, en 2010 - après une diminution de 2,7% en 2009 - pour s'établir à 118 milliards d'euros. "Les enseignes ont très vite réagi à la crise, en proposant les bons produits aux bons prix. Nous n'avons à déplorer que très peu de fermetures, et le taux de vacance des boutiques est très bas. Bref, le modèle est solide", souligne Jean-Michel Silberstein.
Proposition de loi
Pour lui, cette solidité s'explique aussi par la sagesse urbanistique des centres commerciaux. La LME (loi de modernisation de l'économie, votée en 2008), en supprimant la nécessité d'une autorisation administrative pour la création de surfaces commerciales inférieures à 1.000 m2, avait fait craindre une flambée sauvage de magasins et autres supermarchés. De fait, selon la Fédération pour l'urbanisme et le développement du commerce spécialisé (Procos), la LME a accéléré l'expansion des surfaces commerciales, avec 4 millions de mètres carrés ajoutés en 2009, dont un million non soumis à autorisation.
Des chiffres contestés par le CNCC. "En 2010, la surface des centres commerciaux n'a réellement augmenté que de 200.000 mètres carrés, et la progression devrait se situer au même étiage en 2011. Les ouvertures, aujourd'hui, sont raisonnables et raisonnées. On ne voit plus de nouveau centre commercial qui ne soit porté, voulu par les élus locaux, intégré à un projet urbanistique", estime Jean-Michel Silberstein. Ce qui ne devrait pas empêcher les élus, et parmi eux les parlementaires, de se pencher sur une proposition de loi déposée, en mai 2010, par Patrick Ollier, alors député UMP : celle-ci prévoit d'intégrer les constructions et extensions commerciales dans le Code général de l'urbanisme, en les soumettant aux mêmes contraintes et règles que pour n'importe quel bâtiment. Et en redonnant tout le pouvoir décisionnel aux élus locaux. Le texte déjà voté par les députés en juin dernier n'est toujours pas à l'ordre du jour du Sénat.