Archives

Exportation - Les CCI veulent faire du sur-mesure pour les entreprises à fort potentiel à l'export

Les chambres de commerce et d'industrie se sont imposées comme les guichets uniques de l'export au niveau régional. Après avoir atteint les objectifs fixés par la charte nationale de l'exportation 2008-2011 de 3.000 entreprises primo-exportatrices accompagnées par an, elles souhaitent se concentrer davantage sur les entreprises à fort potentiel.

Les chambres de commerce et d'industrie françaises ont rempli leur mission en matière d'exportation. Dans la charte nationale de l'exportation 2008-2011, destinée à coordonner l'ensemble des acteurs de ce domaine, leur objectif était de sensibiliser 3.000 PME ou entreprises de taille intermédiaire (ETI) primo-exportatrices par an. Au final, les CCI ont suivi sur trois ans 8.916 entreprises nouvellement exportatrices dans leur démarche vers l'international (2.918 en 2009, 3.110 en 2010 et 2.888 en 2011). La répartition géographique de ces entreprises fait ressortir certaines régions particulièrement dynamiques en la matière, comme la région Rhône-Alpes, qui a vu passer le nombre de ses entreprises primo-exportatrices de 129 en 2009 à 491 en 2011, la Bretagne (de 108 à 146) ou la Lorraine (de 73 à 120). "On a atteint nos objectifs", a insisté Vianney de Chalus, président de CCI International le 13 juin 2012, à l'occasion de la présentation du bilan de la charte nationale de l'exportation. Le président de CCI International explique la diminution du nombre d'entreprises exportatrices accompagnées au fil des ans par un effort particulièrement marqué au début, et un stock d'entreprises primo-exportatrices par la suite plus faible.
Autre réussite pour les CCI : elles sont maintenant considérées comme les guichets uniques au niveau régional, véritable porte d'entrée pour ces entreprises qui souhaitent un accompagnement à l'export. "C'est acquis dans les 9/10e des régions, assure Vianney de Chalus à Localtis. Tout le monde s'est mis en ordre de marche, on travaille avec chacun des acteurs, y compris les conseils régionaux, pour que tout le monde aille dans le même sens."
A l'heure actuelle, près de vingt chartes régionales, déclinaison logique de la charte nationale en région, ont été signées, organisant l'intervention de chacun des acteurs de l'export. "Quand la région signe une charte, il y a la mise en place d'un guichet unique, avec un numéro vert, un portail unique. Un comité de pilotage est constitué, présidé par la région, mais la cheville ouvrière est bien la CCI régionale. Il faut donner du temps pour que cela se mette en place mais c'est un très bon système", détaille le président de CCI International, qui insiste sur le rôle de "réducteur de complexité" des CCI, face aux problèmes des PME.

Du sur-mesure pour les entreprises à fort potentiel

Au rang de ces difficultés : le recrutement du personnel sur place, à l'étranger, l'élaboration d'une véritable stratégie internationale, etc. Mais si les objectifs sont remplis, les CCI estiment la politique de l'export mérite d'être réorientée. "On s'aperçoit que l'important ce sont les 100.000 entreprises françaises qui exportent déjà. 17% d'entre elles font 97% du commerce extérieur, a expliqué Vianney de Chalus, il faut intensifier nos efforts vers ces cibles."
La nouvelle charte signée entre les acteurs de l'export pour les années 2012-2014 tient compte de cette nouvelle orientation. Elle fixe comme objectif l'accompagnement de 2.000 entreprises primo-exportatrices par an, et le suivi de 3.000 entreprises déjà exportatrices, à fort potentiel. "Avant, on n'avait que des objectifs quantitatifs, mais on veut faire du qualitatif, et commencer à mesurer le chiffre d'affaires généré. On va surtout s'appuyer sur le potentiel des entreprises de 50 salariés et plus." L'idée n'est pas bien sûr d'abandonner les primo-exportatrices, que les CCI "vont continuer à aider", a précisé Pierre-Antoine Gailly, président de la CCI de Paris et de l'Union des chambres de commerce et d'industrie françaises à l'étranger (Uccife), mais de se focaliser sur les entreprises qui ont un fort potentiel à l'export. Il s'agit de "faire du sur-mesure pour ces entreprises pour aller plus loin à l'international", comme l'a précisé André Marcon, président de l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI) et "d'aller aussi vers le grand international, c'est-à-dire la fabrication sur place à l'étranger".
Les CCI ont entamé des discussions à ce sujet avec la nouvelle équipe gouvernementale, et particulièrement avec le ministère de l'Economie. Elles attendent la nomination d'un secrétaire d'Etat en charge du commerce extérieur pour formaliser le tout.