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Personnes âgées - Les CCAS gèrent des deux tiers des logements-foyers

L'Unccas publie une étude sur les logements-foyers, cette forme d'accueil des personnes âgées à mi-chemin du domicile et de l'établissement, aujourd'hui confrontés au relèvement de l'âge des résidents.

L'Union nationale des centres communaux et intercommunaux d'action sociale (Unccas) publie, dans sa lettre "Enquêtes et observations sociales", les résultats d'une étude consacrée aux logements-foyers gérés par les CCAS et les Cias. Cette forme d'accueil, à mi-chemin du social et du logement, du domicile et de l'établissement, s'est rapidement développée à partir de sa création dans les années 1960. A l'époque, ils accueillaient une population de jeunes retraités autonomes bénéficiant, à travers ces structures, d'un certain nombre de services collectifs. Sur un plan juridique, ils sont assimilés à des établissements sociaux et médicosociaux (ESMS). Ainsi que le reconnaît Patrick Kanner, président de l'Unccas et du conseil général du Nord, les logements-foyers sont "trop souvent victimes d'une image désuète". Ils ont pourtant "entrepris ces dernières années plusieurs chantiers importants : modernisation du bâti, mise aux normes de sécurité, diversification des prestations, etc." Des travaux indispensables, car la moitié des logements-foyers ont été construits avant 1978.
L'enquête de l'Unccas n'est pas seulement à visée statistique et descriptive. Elle doit aussi alimenter le plan d'action de l'Unccas en faveur de l'habitat des personnes âgées, présenté lors de son congrès des 10 et 11 octobre 2012 à Marseille. Il est vrai que les CCAS et les Cias jouent un rôle de tout premier plan en matière de logements-foyers. Les CCAS adhérents à l'Unccas gèrent ainsi 64% des logements-foyers publics, offrant 71% de la capacité d'accueil. Ils représentent 20% de l'offre globale d'accompagnement pour les personnes âgées. Le mot "gérer" est à prendre au sens strict, puisque les murs de ces établissements appartiennent pour les trois quarts des structures à un bailleur social. Leur capacité moyenne est de 47 places pour les structures installées dans des villes de moins de 10.000 habitants et de 64 places dans les autres.
Le relèvement de l'âge moyen des résidents et le basculement dans la dépendance constituent l'une des principales menaces pesant sur les logements-foyers. Sur ce point, l'étude de l'Unccas montre que les personnes relevant des GIR 5 et 6 (qui n'ouvrent pas droit à l'allocation personnalisée d'autonomie) prédominent nettement, avec près de 80% des résidents. Mais on compte néanmoins 19% de résidents en GIR 3 et 4 et 1,7% en GIR 1 et 2 (les plus dépendants). Plus du quart (27%) des structures disposent d'un forfait de soins courants financé par l'assurance maladie. Parmi eux, 90% emploient un aide-soignant et 65% un cadre infirmier. Ces taux tombent respectivement à 6% et 5% dans les structures ne disposant pas d'un forfait soins. En termes d'animation, 80% des logements-foyers ont mis en place un conseil de la vie sociale, mais seuls 36% disposent d'un projet d'établissement.
Enfin, l'enquête met clairement en valeur la vocation sociale des logements-foyers. Ainsi, la moitié des résidents bénéficient d'une aide au logement, tandis que la mensualité moyenne atteint 600 euros pour un T1 bis (34 m2 en moyenne).