Social - Les associations proposent un manifeste pour la reconnaissance des droits des aidants

A l'occasion de la deuxième Journée nationale des aidants, le 6 octobre 2011, le Collectif inter-associatif d'aide aux aidants familiaux (Ciaaf) publie un "manifeste pour la défense de l'aidant familial non professionnel". Le collectif rassemble une dizaine de grandes associations familiales ou du monde du handicap, dont l'Unaf, l'APF, l'Unapei ou l'Unafam. Le manifeste entend contribuer à une "reconnaissance de droits essentiels à l'amélioration du quotidien et de la qualité de vie de famille de l'aidant familial". S'appuyant sur les résultats de l'enquête "Handicap-Santé auprès des aidants informels", le collectif rappelle "qu'en France 8,3 millions de personnes de 16 ans ou plus aident régulièrement et à titre non professionnel, des personnes vivant à domicile, pour des raisons de santé ou de handicap, par une aide à la vie quotidienne, un soutien financier ou matériel, ou un soutien moral", dont 4,3 millions aident au moins une personne de leur entourage âgée de 60 ans ou plus. Ces aidants familiaux non professionnels apportent 63% de l'aide nécessaire aux personnes malades, handicapées et vieillissantes.
Tout en rappelant que "les aides aux proches aidants familiaux ne doivent en aucun cas être le prétexte à un désengagement de la solidarité nationale", le manifeste formule un certain nombre de propositions pour améliorer la situation des aidants et des personnes qu'ils accompagnent. En matière de formation, il préconise ainsi le développement d'une offre gratuite sur l'ensemble du territoire, couvrant l'ensemble des champs concernés (technique, juridique, relationnel, éthique...). En matière de santé, chaque aidant familial non professionnel devrait avoir accès, s'il le souhaite, à un bilan de santé annuel avec une prise en charge à 100%. Le manifeste demande aussi une analyse nationale de risques psychosociaux auxquels sont exposés les aidants familiaux, ainsi que des études épidémiologiques sur les pathologies des aidants et leurs coûts sociaux.
Plusieurs demandes du collectif sont d'ailleurs destinées à soulager la charge et la pression qui s'exercent sur les aidants. Ainsi, le manifeste préconise la mise en place de relais identifiés, accessibles 24h/24 et sept jours sur sept, afin d'assurer la continuité de l'accompagnement dans des situations de crise ou d'urgence concernant l'aidé, l'aidant ou un autre membre de la famille. Dans le même esprit, il demande un accès facilité à des congés "adaptés, indemnisés et flexibles", notamment pour faire face aux situations d'aggravation brutale comme aux besoins réguliers d'accompagnement de la personne aidée. Une autre revendication concerne l'extension à l'ensemble des aidants familiaux non professionnels de la mesure - aujourd'hui réservée aux seuls aidants des personnes handicapées - permettant un départ à la retraite à taux plein dès l'âge de 65 ans.