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Social / Emploi - L'emploi à domicile poursuit sa chute

La Fepem (Fédération des particuliers employeurs de France) publie, comme chaque trimestre, son "baromètre des emplois de la famille". Les chiffres qui viennent d'être rendus publics concernent le premier trimestre 2015. Leur intérêt réside moins dans les données d'ensemble - comme toujours, et sans surprise depuis plus de trois ans, orientées à la baisse - que dans les chiffres régionaux et les différences en fonction des différents types de publics.

Douze trimestres consécutifs de baisse de l'emploi

Selon une distinction traditionnelle utilisée par la Fepem comme par l'Acoss, le baromètre traite séparément l'emploi à domicile hors garde d'enfants et la garde d'enfant à domicile. Sur le premier point, l'étude constate que "la baisse du volume horaire [...] enregistrée depuis douze trimestres consécutifs s'accélère au premier trimestre 2015". Le recul est en effet de -1,7%, contre -1,0% au quatrième trimestre 2014. Sur un an, le repli des heures travaillées est de 4,3%. Cette baisse d'activité a une double origine : la diminution du nombre d'heures déclarées par employeur (-0,8% sur le trimestre) et un nouveau recul du nombre des particuliers employeurs (-0,9%).
En termes territoriaux, le recul des heures travaillées au premier trimestre 2015 est beaucoup plus marqué en Corse (-2,7%) ou en Ile-de-France (-2,6%) qu'en Limousin (-0,2%) ou en Languedoc-Roussillon (-0,5%), sans qu'apparaissent des raisons significatives à ces écarts régionaux. Ceux-ci se retrouvent également dans l'évolution du nombre de particuliers employeurs. Ce recul d'ensemble (-0,9%) recouvre des taux qui vont d'environ -1,5% en Picardie et -1,3% en Ile-de-France à une quasi-stabilité du nombre de particuliers employeurs en Champagne-Ardenne, Poitou-Charentes ou Limousin.

Un recul des heures déclarées de 8,8% chez les bénéficiaires de l'APA

Le baromètre de la Fepem montre également des écarts - encore plus importants - selon les profils des particuliers employeurs. Ainsi, le recul du volume horaire déclaré au premier trimestre 2015 est nettement plus prononcé pour les particuliers employeurs non fragiles (-6,5%) que pour les particuliers employeurs fragiles (-2,2%). Le contraste est tout aussi net pour ce qui concerne l'évolution du nombre de particuliers employeurs : -3,0% pour la première catégorie et -0,2% pour la seconde.
Même au sein de la catégorie des employeurs fragiles, les contrastes sont très prononcés. Ainsi, l'activité déclarée par les bénéficiaires de l'APA chute de 8,8% au premier trimestre 2015 et de 2,3% chez les particuliers employeurs en situation de handicap ou invalides, alors qu'elle progresse de 1,1% chez les bénéficiaires de l'exonération "70 ans et plus".

Petit rebond de la garde d'enfants à domicile, mais...

Dans ce tableau très sombre, une lecture rapide pourrait laisser croire à une bonne nouvelle du côté de la garde d'enfants. Après un recul prononcé au dernier trimestre 2014 (-2,0%), l'activité déclarée par les parents employeurs de gardes d'enfants à domicile repart en effet légèrement au premier trimestre 2015 (+0,5%).
Mais, pour la Fepem, "cette reprise est à interpréter avec prudence, puisqu'elle résulte en partie de l'élargissement des effectifs comptabilisés dans le champ de la garde d'enfant depuis le 1er janvier 2015". Ces effets de champs résultent - sans entrer dans le détail d'une mécanique complexe - du transfert des déclarations obligatoires du CNCesu (Centre national du chèque emploi service universel) au centre national Pajemploi, géré par les Urssaf.
On retrouve, en matière de garde d'enfants à domicile, des écarts tout aussi conséquents : -3,1% de volumes horaires en Lorraine ou -0,5% en Ile-de-France (pour laquelle il s'agit du septième trimestre consécutif de baisse et qui représente les deux tiers du volume horaire national déclaré), mais +4,1% dans le Nord-Pas-de-Calais ou en Champagne-Ardenne.
Enfin, dans le cas particulier des assistantes maternelles (assimilées à une garde à domicile, bien que la garde se fasse à leur domicile et non à celui des parents), le premier trimestre 2015 enregistre une stagnation du volume d'activité, alors que celle-ci avait au contraire connu un recul de 1,9% au dernier trimestre 2014. En ce domaine, les contrastes sont nettement moins marqués que dans les autres secteurs.  

 

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