Rentrée des classes - L'Ecole en 2017 : un quart des financements proviennent des collectivités territoriales
Comme chaque année en cette période de rentrée des classes, la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) a mis en ligne les statistiques les plus fraîches de l'Education nationale. Occasion pour Localtis de rappeler que les collectivités participent à la dépense intérieure d'éducation (DEI) à hauteur de 23,5%, sans compter les activités périscolaires qui participent pleinement aussi à la vie des écoles. Autre rituel de rentrée des classes : le président de la République s'est rendu dans une classe. Cette année : une école de Forbach en REP + avec CP dédoublés et classe Ulis.
12,4 millions d'élèves sont attendus en cette rentrée 2017-2018, dont 6,8 millions d’écoliers, 3,3 millions de collégiens et 2,3 millions de lycéens, dans 51.300 écoles, 7.100 collèges et 4.200 lycées. C'est un des rituels de la Direction de l'évaluation, de la prospective et de la performance (Depp) du ministère de l'Education nationale de rappeler en cette période ces chiffres et bien d'autres, dans les 400 pages de ses Repères et Références statistiques. Alors que la décision du gouvernement de baisser le nombre de contrats aidés met en difficulté bon nombre de communes pour assurer le bon déroulement de la rentrée scolaire (voir nos articles ci-dessous), il n'est pas inutile de rappeler que la contribution des collectivités territoriales à la dépense intérieure d'éducation s'élève à 23,5% (Etat : 57,4%, dont 53,7% du seul ministère de l'Education nationale)*, contre 14% en 1980 (Etat : 66,2%) avant les lois de décentralisation, et 21,8% en 2000 (Etat : 60,1%).
35 milliards d'euros par an
Le financement des collectivités s'élève ainsi à plus de 35 milliards d'euros par an, dont 11,7 milliards pour l'enseignement dans le premier degré (écoles maternelles et élémentaires), 9,9 milliards pour l'enseignement dans le second degré (collèges et lycées), 7,7 milliards pour l'enseignement supérieur et près de 4 milliards d'euros pour l'enseignement de type extrascolaire (formation dispensées dans les conservatoires municipaux...) auxquels s'ajoutent les dépenses pour les activités qualifiées d'"annexes à l'enseignement" : 3,8 milliards d'euros pour l'hébergement et surtout la restauration, 21 millions d'euros pour la médecine scolaire, 13 millions d'euros pour l'orientation, 404 millions d'euros pour l'administration générale. Il faut encore ajouter deux postes uniquement financés par les collectivités et les ménages : les transports scolaires (2,4 milliards d'euros financés par les collectivités, 470 millions d'euros par les ménages) et les "fournitures, livres scolaires" (186 millions d'euros financés par les collectivités, 2,7 milliards d'euros par les ménages).
Au chapitre des établissements privés subventionnés, les collectivités participent à 20,6% du financement des dépenses d'éducation des écoles privées maternelles et élémentaires (39% pour celles des écoles publiques) et à 8,9% du financement des dépenses d'éducation des collèges et lycées privés (21% pour celles des collèges et lycées publics).
A noter que tous ces chiffres concernent les dépenses d'éducation, étant entendu que celles concernant les activités périscolaires (et notamment les temps d'activités périscolaires issus de la réforme des rythmes "Peillon", mais aussi les garderies organisées après les temps scolaires) ne sont pas comprises.
Visite présidentielle dans une école classée Monument historique et REP +
Autre rituel, comme chaque rentrée des classes, le président de la République en exercice a fait la rentrée des classes dans une école chargée de symboles. Emmanuel Macron n'a pas manqué à la tradition. Il s'est rendu ce 4 septembre à l’école Louis-Houpert de Forbach en Moselle, accompagné de Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, et de Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée des personnes handicapées.
L'école de 312 élèves, créée au début des années 1960 et réalisée par l’architecte Emile Aillaud (celui des Courtillères de Pantin, de La Grande Borne de Grigny ou encore des Tours Nuages de Nanterre), est classée aux Monuments historiques. Elle est aussi classée en réseau d’éducation prioritaire renforcée (REP+). C'est pourquoi, en cette rentrée 2017, environ 55 élèves de CP bénéficient du nouveau dispositif "CP à 12", soit 11 élèves par classe en moyenne. Le président de la République s'est rendu dans l'une d'elle, puis dans une classe Ulis (unité localisée pour l’inclusion scolaire) et devait même manger à la cantine avec les élèves, des parents et les auxiliaires de vie scolaire (AVS). Il s'agissait d’illustrer deux "engagements présidentiels".
Les crédits dédiés aux programmes de réussite éducative sanctuarisés en 2018
Premier engagement : le dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les réseaux d’éducation prioritaire avec, dès cette rentrée, 2.500 classes de CP de REP + dédoublées. Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, qui faisait, lui, sa rentrée à Sarcelles, au groupe scolaire Jean-Macé, a annoncé à ce propos "la sanctuarisation des crédits dédiés aux contrats de ville et aux programmes de réussite éducative en 2018". Programmes de réussite éducative qui, au nombre de 540, a-t-il précisé, "permettent un accompagnement renforcé des élèves les plus en difficulté et de leur famille" et bénéficient à 90.000 élèves.
Deuxième engagement : le fait que "tous les élèves en situation de handicap ayant besoin d’un accompagnement auront accès à un AVS" en cette rentrée. "La diminution des contrats aidés ne fragilisera pas les élèves en situation de handicap", est-il de nouveau promis. Plus de 300.000 élèves en situation de handicap sont scolarisés en milieu ordinaire à la rentrée et "80.000 personnes sont présentes pour les accompagner : 50.000 emplois aidés et 30.000 accompagnants d’élève en situation de handicap dont 8.000 supplémentaires en cette rentrée".
"La question des contrats aidés a pu créer des contraintes pour les communes"
"Il n’y a pas de suppression des contrats aidés pour l’accueil des élèves en situation de handicap", a redit Jean-Michel Blanquer (pour rappel, les 23.000 emplois aidés qui seront supprimés dans l'Education nationale sont dédiés à l'aide administrative à la direction des écoles).
"La question des contrats aidés a pu créer des contraintes pour les communes, pour certaines activités périscolaires ou la cantine", a reconnu le ministre de l’Education nationale, rappelant que "les inspecteurs d’académie et les préfets travaillent en ce moment même avec les communes, pour voir au cas par cas, comment les aider dans cette période de transition", faisant allusion à l'instruction adressée la semaine dernière en urgence (voir notre article du 1er septembre 2017).
*Il s'agit de données provisoires 2015, sources : MEN-DEPP.