Le VTA prolongé en 2023 avec une aide supplémentaire de 5.000 euros pour chaque jeune diplômé
Le volontariat territorial en administration (VTA) est prolongé pour 2023, a annoncé Dominique Faure, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité en déplacement dans les Côtes-d'Armor, vendredi 14 avril. Doté de 4,5 millions d'euros, le dispositif s'accompagne d'une aide supplémentaire dite "sac-à-dos" de 5.000 euros pour couvrir les frais d'installation du jeune. Selon la ministre, il s'agit de la première étape de mise en œuvre du futur plan France ruralités qui doit bientôt être présenté.
Lancé en avril 2021 dans le cadre de l'Agenda rural, le dispositif du volontariat territorial en administration (VTA) est prolongé pour l'année 2023 avec l'ouverture de 220 nouveaux recrutements. C'est ce qu'a annoncé Dominique Faure, ministre déléguée chargée des collectivités territoriales et de la ruralité le 14 avril 2023 à l'occasion d'un déplacement à Ploeuc-L'Hermitage (Côtes-d'Armor), commune de Thibaut Guignard. Il s'agit, selon la ministre, d'une "première étape de mise en œuvre du plan France ruralités" qui doit être présenté dans les prochaines semaines (voir notre article du 13 avril 2023).
Ce dispositif permet aux collectivités, et notamment aux territoires ruraux, de bénéficier sur une durée de douze à dix-huit mois des compétences de jeunes diplômés (entre 18 à 30 ans, titulaires d'un bac + 2 au minimum). Une logique "gagnant-gagnant" souligne le communiqué de la ministre diffusé le 14 avril, "c'est un plus pour la collectivité et le territoire concerné et c'est un plus dans le parcours professionnel du jeune diplômé". Les missions sont variées : animation d'un projet alimentaire territorial, développement d'un projet culturel, appui à la transition écologique de la collectivité, réalisation d'un plan annuel d'investissement, etc.
550 VTA, sur un objectif de 600* ont pu travailler dans ce cadre grâce à une enveloppe de plus de 8 millions d'euros de crédits publics en 2021 et 2022. Pour 2023, c'est une enveloppe de 4,5 millions d'euros qui est prévue avec une modification dans l'aide apportée : chaque collectivité recevra toujours une aide financière de 15.000 euros par VTA, mais une aide dite "sac-à-dos" pour chaque jeune est cette fois-ci prévue, de l'ordre de 5.000 euros. Objectif : aider les jeunes à couvrir leurs frais d'installation dans les territoires (caution de location, achat de mobilier, frais de déplacement, allers-retours avec leur habitation d'origine durant les missions, etc.).
Rationaliser les moyens d'ingénierie en milieu rural
Les retours sur ce nouveau dispositif sont plutôt bons. Pour l'Association nationales des pôles territoriaux et des pays (ANPP), le dispositif "marche plutôt bien, c'est un début de réponse sur l'ingénierie". Mais certains, à l'image de Bernard Delcros, souhaiteraient qu'il porte sur une durée plus longue, pour donner davantage de visibilité aux élus locaux. "Le fait que l'État finance une ingénierie interne, c'est un bon point, il faut le maintenir, assure le sénateur centriste du Cantal, président du Parlement rural français, mais le soutien financier sur un an ou dix-huit mois n'est pas suffisant, il faudrait au moins une durée de cinq ans, soit la durée d'un mandat." Même écho du côté de l'Association des maires ruraux de France (AMRF). Si l'association reconnaît que le dispositif est "intelligent" dans la mesure où il permet aux jeunes de s'intéresser à ces territoires et à terme de peut-être s'y installer, elle souhaite des ETP pérennisés.
L'idée de rationaliser l'ensemble des moyens déployés pour soutenir l'ingénierie en milieu rural (les chefs de projets du programme Petites Villes de demain, les VTA…) est aussi dans l'air. C'est ce que préconise notamment l'Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD) dans son rapport publié fin mars 2023 sur son bilan de l'Agenda rural. Bernard Delcros est du même avis. "Il faut évidemment maintenir ces actions d'ingénierie mais aussi les mettre en cohérence". D'après le rapport de l'IGEDD, il y a eu un fort recours aux VTA dans les départements très ruraux du sud du Massif central. À l'inverse, les départements disposant d'une grande métropole (Paris, Bordeaux, Lyon, Marseille, Nancy) n'ont pas fait appel aux VTA, les besoins en ingénierie dans ces départements étant moins importants.
* L'objectif était initialement de 800 d'ici 2022, mais à la suite d'une réorientation des crédits, il a été ramené à 600.