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Logement social - Le Premier ministre ouvre mardi le 73e Congrès HLM

Le 73e Congrès de l'Union sociale pour l'habitat s'ouvre mardi 25 septembre sur fond de réformes portées par une ministre désireuse d'être sur tous les fronts pour combattre la crise du logement. Plus que jamais partenaire du gouvernement, l'USH devra se montrer à la fois consciente des défis qui l'attendent et en capacité d'y répondre avec efficacité.

C'est un signe : Jean-Marc Ayrault lui-même inaugurera mardi, à Rennes, le 73e Congrès de l'Union sociale pour l'habitat (USH). Le Premier ministre sera accompagné de Cécile Duflot qui a prévu de revenir jeudi matin pour en assurer la clôture, entre deux débats à l'Assemblée nationale (voir notre article dans notre édition du jour). En phase avec l'exécutif national, l'intitulé du congrès, "2012-2017 : les urgences, les chantiers", illustre une volonté de s'inscrire dans le court, moyen et long terme. Au menu : adapter le "modèle HLM" au nouvel environnement financier (et sociétal) ; maîtriser les charges financières des locataires ; rendre lisibles les politiques d'attributions ; réduire les coûts de construction ; poursuivre la rénovation urbaine et l'achèvement – au moins - du PNRU 1 ; accompagner l'accession sociale ; proposer de nouvelles formes de gouvernance où la compétence logement s'exercerait à l'échelle des "bassins d'habitat"…
En toile de fond, évidemment : la crise du logement, qui est "chaque jour plus profonde et plus grave", selon les termes de la ministre du Logement qui estime à 1,7 million le nombre de Français, en 2012, qui "attendent un logement social" (1,2 million de "demandes" selon les estimations de l'USH). Des besoins qui vont aller en grandissant puisque dans 20 ans, selon un rapport qui sera présenté au congrès, le nombre de ménages sera de 32 millions (contre 27 millions actuellement), dont 13 millions de plus de 60 ans contre 9,5 millions en 2012. Or le coût d'un logement locatif social est passé en moyenne, entre 2005 et 2011, de 80.000 à 130.000 euros en province et de 120.000 à 180.000 en Ile-de-France. En cause : le coût du foncier et les nouvelles normes (dont certaines visent in fine à réaliser des économies en réduisant les "passoires thermiques" reconnaît l'USH qui pointe aussi les normes relatives aux parkings, personnes en situation de handicap ou encore les normes relatives à l'amiante...).
L'USH, dans son rapport, reconnaît être confrontée à un dilemme: "Si l'on contraint à l'excès le niveau des loyers, la situation financière des organismes se dégradera et ils ne pourront plus entretenir leur parc" et "si rien n'est fait pour parvenir, notamment dans le neuf, à des loyers bas, les populations les plus défavorisées ne pourront plus s'y loger".
Pour le mouvement HLM, il est aussi "indispensable de s'interroger sur la réponse qui sera apportée à la croissance des besoins liée a la paupérisation et à la précarisation des ménages, en particulier dans certaines zones urbaines très denses et donc très onéreuses, alors que les aides publiques sont en baisse et que les fonds propres des organismes ne peuvent être indéfiniment sollicités".
Le congrès sera aussi marqué par la campagne pour l'élection, fixée au 28 novembre, du successeur de Thierry Repentin, président sortant promu ministre délégué à la Formation, et dont Marie-Noëlle Lienemann assure l'intérim.
Trois candidats sont en lice : Alain Cacheux, président de la Fédération nationale des offices publics de l'habitat (OPH) ; Michel Ceyrac, président de la Fédération des entreprises sociales pour l'habitat (ESH) et Jean-Louis Dumont, président de la Fédération nationale des associations régionales d'organismes de logement social.

 V.L. avec AFP

Les HLM en chiffres

Le parc de HLM français compte 4,2 millions de logements locatifs et accueille 10 millions d'habitants, selon l'Union sociale pour l'habitat (USH) qui regroupe les 761 organismes HLM.
- 1,2 million de demandes de logements sont en attente (dont 550.000 émanent de personnes déjà locataires).
- 33% des ménages peuvent prétendre à un logement social compte tenu de leurs revenus et de leur statut de non-propriétaires.
- 2,1 millions de ménages locataires HLM bénéficient d'une aide personnelle au logement (APL).
- 19% des ménages sont des familles monoparentales (contre 9% dans l'ensemble du pays)
- 10% des ménages sont de nationalité étrangère (contre 5% pour l'ensemble de la population vivant en France).
- Près de 60% des ménages ont des revenus inférieurs à 60% des plafonds de ressources, appartenant au tiers le plus modeste de la population.
- Les loyers HLM dans les grandes agglomérations sont en moyenne deux fois moins élevés que dans le parc privé.
- Chaque année, 450.000 familles sont accueillies soit dans des logements neufs, soit dans des logements libérés par les occupants (environ 10% du parc HLM a été proposé à la location par mobilité des locataires).
- 77.600 logements neufs ont été mis en chantier en 2011, 8.500 autres acquis et améliorés et 9.400 ont été acquis sans effectuer de travaux. Les opérations lancées en 2011 ont ainsi atteint un total de 91.000 logements, auxquels viennent s'ajouter 9.700 mises en chantier de logements-foyers.
- 3 logements HLM sur 10 ont été construits après 1985 et 26% se situent en zone urbaine sensible (ZUS).
- 50% du parc est concentré dans seulement 4 régions: Ile-de-France, Nord-Pas-de-Calais, Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
- 120.000 logements HLM ont été réhabilités en 2011.

Source: USH, chiffres mis à jour août 2012