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Transport aérien - Le Parlement européen défend les aéroports régionaux

Dans une résolution adoptée le jeudi 10 mai, le Parlement européen demande d'intégrer les aéroports régionaux dans la carte des réseaux transeuropéens de transports. Il demande aussi de lever les barrières économiques au développement de ces aéroports, tout en veillant à leur rentabilité.

Depuis plusieurs mois, la Commission européenne a entrepris de nettoyer les écuries des aéroports régionaux dont les aides lui semblent souvent douteuses au regard du droit de la concurrence. Notamment celles accordées à la compagnie à bas coûts Ryan Air... Mais les aéroports ont trouvé un allié de circonstance : le Parlement européen qui, dans une résolution adoptée le 10 mai, considère qu'ils jouent "un rôle essentiel pour la cohésion territoriale et le développement social et économique des régions, notamment celles où d'autres formes de transport font défaut". Il demande qu'ils aient leur place dans la carte des réseaux transeuropéens de transports (RTE-T), actuellement en cours de préparation pour la période 2014-2020, aux côtés du ferroviaire. "Il convient que les services de transport aérien vers les régions européennes soient développés parallèlement aux services ferroviaires, étant donné que, dans certaines circonstances, le transport aérien peut couvrir de plus longues distances et desservir de plus petits marchés plus efficacement en termes de temps, de coûts et d'impact environnemental", souligne la résolution. Le rapporteur du texte Philip Bradbourn encourage ainsi le développement de billetteries multimodales associant chemin de fer et secteur aérien.

Barrières économiques

Une autre réforme législative attend les aéroports régionaux : celle des règles directrices dans le secteur de l'aviation que la Commission veut faire aboutir cette année. Considérant que les aéroports régionaux ont plus souffert de la crise que ceux de grande taille, le député britannique demande de lever les barrières économiques qui les entravent, d'autant qu'ils remplissent une mission de service public. Il estime toutefois que leur développement doit être mieux ciblé, toute nouvelle construction devant faire l'objet d'une analyse coût-bénéfice. L'objectif : éviter les situations de doublon... En contrepartie, il demande à la gardienne de la concurrence de réexaminer le seuil de 200.000 passagers annuels en dessous duquel un aéroport peut recevoir une aide d'Etat sans en avertir la Commission. Il propose d'associer aux soutiens des collectivités, ceux des fonds européens et des instruments d'ingénierie financière prévus dans le cadre de la future programmation 2014-2020.
Le Parlement s'attaque aussi à certaines pratiques de compagnies à bas coûts en quasi-situation de monopole et qui n'hésitent pas à exercer une pression sur les collectivités et gestionnaires des aéroports. Les députés dénoncent les limitations de poids, les  bagages à main uniques qui découragent les achats, les frais de réservation abusifs. Des pratiques qui ont été prohibées par le gouvernement espagnol.