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Transports - 2011, année de trafic record pour les aéroports français

En 2011, les aéroports français ont enregistré 163,6 millions de passagers commerciaux et une croissance globale de +6,3%, a annoncé l'Union des aéroports français (UAF) le 5 mars. "C'est donc une année record puisque le trafic de 2011 a été supérieur à ceux de 2007 et 2008, références d'avant la crise économique", a commenté l'UAF. Mais elle rappelle aussitôt que ce résultat fait suite à deux années particulièrement sombres pour le trafic aérien : les effets de la crise économique et financière avaient pleinement touché l'activité aéroportuaire en 2009 tandis que la reprise avait été freinée en 2010 par une succession d'imprévus (éruption du volcan Eyjafjöl, épisode neigeux très intense, grèves à répétition). L'UAF souligne aussi que la croissance de l'activité des aéroports français est inférieure à la moyenne européenne (+7,3%).
Au sein de l'Hexagone, la situation est aussi très contrastée. Ainsi les aéroports de plus de 1,5 million de passagers ont eu une activité bonne, voire très bonne pour certains avec des croissances assez exceptionnelles à Bâle-Mulhouse (+22,4%) et Beauvais (+25,4%) profitant des bons résultats du trafic low cost. Celui-ci représente maintenant plus de la moitié du trafic commercial pour le premier et toujours la quasi-totalité pour le second. Les aéroports du sud-ouest ont connu une croissance bien supérieure à la moyenne nationale, avec 12,4% pour Bordeaux et 9,1% pour Toulouse. Malgré une croissance de 7,1%, le trafic de Nantes-Atlantique a été dépassé par celui de Beauvais. En contrepoint, Marseille-Provence, bien que gardant son rang de cinquième aéroport français a connu une évolution négative (-2,1%), due essentiellement au départ en début d'année des avions de Ryanair. Outre-mer, l'aéroport de la Réunion poursuit une croissance soutenue (+8,5%) engagée en 2007.  Il occupe le premier rang des aéroports d'outre-mer, alors que les grands aéroports antillais ont eu des trafics supérieurs à ceux qu'ils avaient avant la crise.

Saint-Etienne et Caen en plein décollage

La situation est encore plus contrastée pour les aéroports de moins de 1,5 million de passagers. Celui de Biarritz-Anglet-Bayonne a retrouvé un trafic supérieur au million de passagers (+11,3%) et deux plateformes sont entrées dans le classement des aéroports de plus de 100.000 passagers commerciaux avec une croissance très forte : Saint–Etienne-Bouthéon (+53,6%) et Caen-Carpiquet (+30,1%). D'autres aérodromes ont enregistré des progressions à deux chiffres comme Béziers-Cap d'Agde (+48,8%), La Rochelle-Ile de Ré (+19,6%), Toulon-Hyères (+14,9%), et Bergerac-Dordogne-Périgord (+11,3%) dopés par leurs nouvelles liaisons à bas coût. En revanche, une dizaine d'aéroports ont vu leur trafic baisser notamment Carcassonne en Pays Cathare (-6,3%), Grenoble-Isère (-5,4%), Pau–Pyrénées (4,8%) et Poitiers-Biard (-4,1%) qui affichent les pertes les plus importantes en métropole ainsi que Tahiti-Faa'a (-1,1%), Lifou (-4,5%), Nouméa-Magenta (-6,4%), Saint Pierre-Pierrefonds (-4,5%) et Huahine (-17,6%) en outre-mer.
Après avoir reculé ces dernières années, le nombre de mouvements d'aéronefs commerciaux s'est accru, en 2011, de 4,4% en métropole, indique encore l'UAF. "Cette augmentation est du même ordre de grandeur qu'en Europe (+4,1% - source ACI Europe)", souligne-t-elle mais elle est en deçà de la hausse du nombre de passagers, insiste-t-elle tandis que l'emport moyen en France métropolitaine affiche un record avec 88 passagers /vol. Outre-mer, cependant, la diminution du nombre de mouvements continue (-3,9%).
Le fret aérien a pour sa part connu en 2011 un recul sensible  (-4%) après le très bon chiffre de 2010 (+16,8%) qui avait fait suite au fort ralentissement enregistré en 2008 et 2009 du fait de la crise économique. Cette baisse d'activité est relativement homogène, même si les aéroports de province (-5,3%) ont plus souffert que les aéroports de Paris (-3,8%) et d'Outre-Mer (-3%).
Enfin, 2011 a aussi été marquée par la poursuite de l'évolution des modes de gestion avec la création de deux nouvelles sociétés aéroportuaires à Strasbourg et à la Réunion et la passation de plusieurs délégations de service, même si l'Etat a suspendu au second semestre 2011 son désengagement des sociétés aéroportuaires de Lyon, Bordeaux, Toulouse et Montpellier.