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Habitat - Le nouveau prêt à taux zéro a six mois

Jour de fête au ministère ce mardi 12 juillet : "Nous fêtons le presque deux cent millième PTZ +" (sic) a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet. Pas moins de deux membres du gouvernement étaient là pour marquer l'événement : la ministre de l'Ecologie donc, accompagnée de son secrétaire d'Etat au Logement, Benoist Apparu. "La demande est au rendez-vous" et ce nouveau dispositif d'aide à l'accession lancé le 1er janvier dernier "a très vite atteint une bonne notoriété", a souligné le directeur général de l'Agence nationale pour l'information sur le logement (Anil) Bernard Vorms. Le bilan des six premiers mois de distribution du PTZ + est donc jugé "très satisfaisant" par le gouvernement : "Cet outil est adapté à la réalité des territoires, sa visée environnementale est non négligeable et bien qu'il bénéficie à tous, il concentre l'aide sur les ménages modestes."
En ce qui concerne le ciblage des aides sur les zones tendues, les premiers chiffres donnent 40% de prêts distribués dans les zones A et B1 (contre 34% dans l'ancien dispositif), 20% en zone B2 (pourcentage identique dans l'ancien dispositif), et 40% en zone C (contre 47%). "Le nombre de primo-accédants aidés est donc en augmentation sur tous les territoires mais encore plus en zone tendue."
Le dispositif étant universel, toutes les classes de la population ont pu en bénéficier, les riches comme les pauvres. Cependant, les durées de remboursement des prêts sont plus longues pour les plus pauvres. De plus, les ménages classés dans les tranches 9 et 10, c'est-à-dire ceux qui, à Paris gagnent plus de 50.000 euros pour un couple sans enfants (25.000 en zone C), s'ils représentent un tiers des bénéficiaires du PTZ+ ne reçoivent que 12% de l'aide totale donnée par l'Etat.
Le ministère n'a pas présenté une analyse croisée des chiffres concernant les zonages et ceux concernant les tranches de populations. Or, il est possible que cette analyse ne soit pas sans intérêt, le ciblage sur les zones tendues ayant pour conséquence mécanique d'avantager ceux qui peuvent acheter en zone tendue. Enfin, le ministère a présenté une ventilation par âge des bénéficiaires du PTZ +. Si les 26-45 ans constituent le gros des troupes (75% des personnes concernées), on notera tout de même le nombre significatif de moins de 25 ans (12,4%) dans la population considérée.
Tous ces chiffres ne sont que des premières estimations et peuvent simplement servir de pistes de réflexion. Sur la question de l'éventuel impact inflationniste de ces aides à l'accession, l'Anil est catégorique : "Ce n'est pas avant fin 2012, début 2013 que l'on pourra juger de façon fiable de l'effet de la nouvelle architecture de l'aide à l'accession sur la réorientation géographique des opérations, sur la typologie de la construction neuve, sur les prix et sur les performances techniques des opérations." Prudence donc avant de tirer des conclusions trop hâtives.
Les deux ministres ont indiqués être satisfaits du dispositif tel qu'il est mais évoquent la possibilité d'augmenter le pourcentage du prêt pouvant être remboursé tardivement pour les catégories les plus pauvres. Cette augmentation du pourcentage de différé pourrait "peut-être" voir le jour l'an prochain, à condition que l'enveloppe totale de cette politique publique d'aide à l'accession  (2,6 milliards d'euros par génération de prêts) ne soit pas dépassée.