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Culture - Le Nord-Pas-de-Calais financera 49% du centre de réserves du musée du Louvre

Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, Daniel Percheron, président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais et Jean-Luc Martinez, président-directeur du musée du Louvre, ont signé, le 2 octobre, le protocole relatif à la création du centre de réserves du musée du Louvre à Lens-Liévin.

Un projet revu à la baisse

Cette signature concrétise l'annonce faite par Aurélie Filippetti lors de sa conférence de presse du 13 septembre sur "les nouvelles mesures de sa politique en faveur du patrimoine" (voir notre article ci-contre du 16 septembre 2013).
Contrairement au projet initial de création d'un Centre national de conservation, dont l'implantation à Cergy-Pontoise avait été décidée en 2009 (voir nos articles ci-contre) avant d'être abandonnée pour cause de rigueur budgétaire, le site de Lens-Liévin accueillera uniquement les réserves du musée du Louvre, qui pourraient être menacées par une crue centennale.
Le projet devait, initialement, accueillir aussi les réserves d'autres musées situés le long de la Seine présentés comme menacés par une crue centennale et qui ne le seraient donc plus aujourd'hui (les Arts décoratifs, les musées d'Orsay et de l'Orangerie, l'Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, le musée Picasso, le musée du Quai Branly). Pour leur part, le centre de restauration et le laboratoire du Louvre resteront à Paris, même si Jean-Luc Martinez promet qu'il y aura des transferts de personnels et de compétences.
Le président-directeur du Louvre a d'ailleurs bien pris soin de préciser que les réserves ne dépendront pas du Louvre-Lens, mais "forment une partie à part entière du Louvre à Paris". Des partenariats seront toutefois mis en place avec le Louvre-Lens.

Une bonne affaire pour l'Etat

La région Nord-Pas-de-Calais paiera cette installation au prix fort, puisque la convention tripartite prévoit qu'elle financera 49% d'un investissement estimé aujourd'hui à 60 millions d'euros, le Louvre apportant 51% du montant, grâce à des recettes tirées du projet du Louvre-Abu Dhabi. Si la complémentarité avec le Louvre-Lens est évidente, le coût à la charge de la région apparaît élevé pour un équipement qui ne sera pas ouvert au public et ne devrait créer qu'un nombre limité d'emplois. La bonne affaire est finalement pour l'Etat, qui règle la question délicate de la mise en sécurité des réserves du Louvre sans bourse délier.
En pratique, le centre de réserves s'implantera sur un terrain de 23.500 m2, mis gracieusement à disposition par la région Nord-Pas-de-Calais. A terme, le bâtiment a vocation à accueillir les 200.000 à 220.000 œuvres qui constituent les réserves du musée du Louvre. La convention du 2 octobre prévoit, dans un premier temps, la création d'un comité régional de pilotage, qui "devra notamment étudier et définir dans un délai d'un an les conditions techniques de réalisation de ce futur centre de réserves".
Si le projet n'a plus rien à voir avec le projet initial de Cergy-Pontoise, l'implantation du Louvre-Lens produit cependant certains effets. Ainsi Jean-Jacques Aillagon, ancien ministre de la Culture et aujourd'hui conseiller de François Pinault, avait-il annoncé, lors d'une visite à Lens le 12 septembre, l'intention du milliardaire et mécène d'installer une résidence d'artistes - la première d'une série - dans un ancien presbytère à... Lens.