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Social - Le nombre de demandeurs d'asile en Europe a dépassé 300.000 en Europe, dont 56.000 en France

Dans un communiqué du 23 mars 2012, Eurostat - l'office statistique de l'Union européenne - annonce que le nombre de demandeurs d'asile a atteint 301.000 en 2011. Sur ce total, 90% correspondent à de nouvelles demande et 10% à des renouvellements. Les pays les plus concernés en 2011 sont la France (56.300 demandeurs), l'Allemagne (53.300) l'Italie (34.100), la Belgique (31.900), la Suède (29.700), le Royaume-Uni (26.400), les Pays-Bas (14.600) l'Autriche (14.400), la Grèce (9.300) et la Pologne (6.900). Ces dix Etats représentent 90% des demandes d'asile enregistrées l'an dernier en Europe. Dans le cas de la France, ce chiffre de 56.300 demandeurs traduit une augmentation de 6,7% par rapport à 2010. Il s'agit de la quatrième année consécutive de hausse, même si la décélération se confirme, après +10,6% en 2010, +12% en 2009 et +20% en 2008.
Ce classement des pays destinataires des demandes d'asile est nettement différent si on rapporte le nombre de demandeurs d'asile à la population totale. C'est alors Malte qui arrive en tête avec 4.500 demandeurs par million d'habitants, suivi du Luxembourg (4.200), de la Suède (3.200), de la Belgique (2.900) et de Chypre (2.200).
En termes d'origine des demandeurs, les principaux pays représentés sont l'Afghanistan (28.000 demandeurs, soit 9% du total), la Russie (18.200), le Pakistan (15.700), l'Irak (15.200) et la Serbie (13.900). Si les demandeurs d'un pays donné se répartissent entre plusieurs Etats membres de l'Union, on observe néanmoins des phénomènes de concentration. Ainsi, 63% des demandeurs d'asile en Pologne viennent de Russie. Sans que la géographie suffise à expliquer ces situations, on retrouve également de fortes concentrations en Lettonie (52% de demandeurs géorgiens), au Luxembourg (44% de Serbes), en Bulgarie (39% d'Irakiens) ou en Hongrie (39% d'Afghans). En France, les trois premiers pays d'origine sont la Russie (7,8% des demandes), l'Arménie (7,4%) et le Bangladesh (7,3%).
L'autre point important de l'étude d'Eurostat concerne les décisions prises sur ces demandes d'asile. Sur 237.400 décisions de première instance prises en Europe en 2011, 75% ont été négatives (soit 177.900 rejets l'an dernier). Les 59.500 décisions positives se répartissent entre octroi du statut de réfugié (29.000 décisions, soit 12%), octroi de la protection subsidiaire (21.400 décisions et 9%) et autorisation de rester sur le territoire pour des raisons humanitaires (procédure propre à certains Etats européens et représentant 9.100 décisions et 4% du total en 2011).
En la matière, la France se situe au-dessus de la moyenne européenne, avec un taux de rejet de 89% et seulement 4.580 décisions positives. La plupart des grands Etats européens affichent des taux de décisions négatives plus proches de la moyenne, voire inférieurs : 76% pour l'Allemagne, 74% pour la Belgique, 70% pour l'Italie, 69% pour le Royaume-Uni, 67% pour la Suède, 57% pour les Pays-Bas... Eurostat souligne toutefois que "si la proportion de décisions positives varie considérablement selon les Etats membres, il faut conserver présent à l'esprit que les pays d'origine des demandeurs diffèrent, eux aussi, fortement d'un pays à l'autre". 

 

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