Télécoms - Le mobile va favoriser le développement de l'économie numérique pour les trois prochaines années
1,2 milliard d'euros, 10.000 emplois et 500 nouvelles entreprises : ce sont les trois chiffres à retenir de l'Observatoire économique des services mobiles, publié ce 19 mai par l'Association française du multimédia mobile (AFMM). Le cabinet conseil Solucom a réalisé cette étude quantitative et qualitative, sous la supervision de l'économiste Marc Bourreau, professeur à Télécom ParisTech et chercheur associé au Laboratoire d'économie industrielle du Centre de recherches en économie et statistique (Crest-Insee). L'enquête révèle en outre que l'impact des services mobiles ne se limite plus à son seul écosystème. Le téléphone mobile contribue désormais fortement au développement de toute la sphère numérique. "L'écosystème n'est plus fermé et isolé mais en train de servir toute l'industrie des technologies de l'information et de la communication. L'étanchéité entre le mobile et le Web est en train de sauter", s'est réjouie Isabelle Chapis, directrice associée de Solucom. Le mobile est notamment un moyen de s'authentifier : il permet donc de sécuriser l'accès au service. Il offre la possibilité de payer des contenus et des services (aujourd'hui via la facture de l'opérateur mais demain par des systèmes de porte-monnaie électronique ou de NFC – puce sans contact). Enfin, l'ergonomie et la facilité, la proximité d'usage en font la "télécommande personnelle" vers les autres univers : ordinateur, tablette, TV connectée.
Et il y aurait de quoi se réjouir dans la mesure où "la France représente 10% du chiffre d'affaires des services mobiles et plusieurs éditeurs hexagonaux sont dans le top 5 européen", a souligné Isabelle Chapis. Une tendance qui avait bien été anticipée par les pouvoirs publics avec le lancement de la plateforme Proxima Mobile par la Délégation aux usages de l'internet, dès février 2010.
"C'est une véritable révolution en marche car ce développement s'inscrit dans un contexte de démocratisation des usages et d'accès à l'Internet mobile (37,2% des équipés mobile sont des mobinautes) et de smartphonisation de la société (31,4% des équipés mobiles possèdent un smartphone)", a confirmé le président de l'AFMM, Franck Abihssira.
Jeunes entreprises créatrices d'emplois
"Plus de 50% des entreprises de cet écosystème ont moins de 5 ans, 70% ont moins de 50 salariés. 95% d'entre elles affichent une confiance dans l'avenir du secteur. Cette confiance se traduit notamment par une poursuite de leur développement à travers une hausse de leurs effectifs (+25% sur les 3 prochaines années) et un développement à l'international (pour un tiers d'entre elles), deux éléments qui permettront de consolider le leadership français en matière de services mobiles", a précisé la directrice associée de Solucom. Sur les 500 entreprises identifiée au cœur de l'écosystème, "une majorité se situent à Paris ou en Ile-de-France mais aussi en Provence-Alpes-Côte d'Azur et autour de Toulouse", a-t-elle indiqué.
Interrogée sur le rôle des acteurs publics, la directrice a reconnu que "l'investissement du secteur public va se renforcer et doper la croissance dans les années à venir. Tout ce qui facilite, qui développe de nouveaux services, qui encourage les initiatives et les projets pilotes va créer de nouveaux réflexes et inciter les gros donneurs d'ordre à investir, même si ce n'est pas vraiment quantifiable".
De nombreuses collectivités se lancent actuellement dans le développement d'applications mobiles. Une plateforme ParisApps les recensera sur le territoire parisien dès le 6 juin prochain. A Toulouse, Issy-les-Moulineaux ou Nice, il est déjà possible de repérer et régler son stationnement grâce au mobile. Mérignac permet à ses habitants de signaler directement sur une carte les problèmes rencontrés en ville via le téléphone. Les agendas culturels et les annuaires locaux accessibles par mobile se multiplient comme dans le département de l'Oise ou du Var, à Rennes ou Bordeaux. Les portails territoriaux, tels que ceux de Dieppe ou de Corse, sont désormais adaptés au format mobile.