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Santé/Environnement - Le ministère de la Santé diffuse un guide sur la qualité de l'air intérieur dans les bâtiments publics

Le ministère de la Santé et l'Institut de veille sanitaire (InVS) diffusent deux guides destinés aux acteurs de terrain. Le premier - à la vocation la plus large - est consacré à la gestion de la qualité de l'air intérieur dans les établissements recevant du public. Il s'adresse à tous les gestionnaires de tels équipements et, par conséquent, à l'ensemble des collectivités territoriales. Ce document de 80 pages "fournit des recommandations opérationnelles pour mettre en place une démarche de maîtrise de la qualité de l'air intérieur (QAI), évaluer l'opportunité de réaliser des mesures de composés chimiques ou microbiologiques dans l'air et gérer la mise en oeuvre et les résultats de ces mesures si elles sont effectuées". Il est toutefois bien précisé que le guide se veut "une aide à la gestion 'à froid' de résultats de mesures de la QAI. Dès lors que la situation a évolué en crise, la gestion ne peut plus être envisagée uniquement au sein de l'établissement. Il est nécessaire de faire appel à d'autres acteurs (préfet, agence régionale de santé...) et à d'autres modalités de gestion et de communication non décrites dans ce guide".

L’ouvrage est organisé en deux parties. La première s'adresse aux responsables d'établissements, avec pour objectif de permettre une bonne gestion de la qualité de l'air intérieur. Après avoir sommairement décrit les possibles effets de l'air sur la santé, elle expose le rôle du référent QAI et les modalités de gestion de la qualité de l'air au sein d'un établissement. Elle passe ensuite successivement en revue les différentes méthodes de mesure de la qualité de l'air, les questions posées par l'interprétation des résultats, la façon de gérer ces résultats et la mise en place d'une démarche d'amélioration continue de la QAI. La seconde partie du guide est constituée d'une "boîte à outils à destination du référent QAI". Un peu plus technique, elle comprend des explications sur l'interprétation des mesures et les valeurs de référence, mais aussi des outils directement utilisables, comme la fiche de poste du référent QAI, l'enquête préalable, les spécialistes à contacter si nécessaire, le plan d'échantillonnage, la maîtrise de la qualité des mesures... D'autres outils proposés par le guide se situent après la réalisation des mesures. Ils portent en particulier sur la validation des résultats, l'analyse de la situation, les éléments de communication sur l'interprétation (un point très sensible face à une population inquiète) ou encore le diagnostic approfondi et la réalisation des préconisations.

Le second guide - conçu également par le ministère de la Santé et l'InVS - porte sur le diagnostic et la prise en charge des syndromes collectifs inexpliqués. Il s'adresse davantage aux spécialistes de la question. La sortie simultanée de ces deux documents ne doit toutefois rien au hasard, puisque l'une des principales formes de ces syndromes collectifs inexpliqués (connus en épidémiologie depuis le début du XIXe siècle et baptisés alors "hystérie collective") est précisément le "syndrome du bâtiment malsain". Il s'agit en l'occurrence "des épidémies de malaises ou de symptômes dermatologiques ou rhino-conjonctivaux [qui] peuvent survenir dans les collectivités humaines : soit que les personnes se mettent brusquement à se sentir mal, soit que le nombre et la qualité des personnes malades dépassent un 'bruit de fond' habituellement observé, soit que le type des malaises ressentis semble, à un moment donné, être porteur d'un sens ou d'une menace particuliers". Or les conditions environnementales présentes ne suffisent pas, à elles seules, pour expliquer les phénomènes sanitaires observés, laissant ainsi supposer le rôle de facteurs d'ordre psychosocial dans la survenue et la dissémination des symptômes au sein de la collectivité. Ces phénomènes peuvent se produire dans toutes sortes de bâtiments collectifs : écoles, collèges et lycées (les adolescents semblent particulièrement sensibles), lieux de travail...

Le guide, d'une centaine de pages, entend notamment favoriser la coordination des intervenants (une mauvaise coordination ne faisant qu'aggraver le phénomène), faciliter les investigations, aider à poser un diagnostic de la situation et à mettre en oeuvre une communication appropriée. Cette dernière revêt un aspect essentiel car le discours scientifique rassurant sur l'absence de causes objectives se heurte souvent à l'incrédulité des personnes concernées (surtout dans le cas des établissements scolaires où les parents craignent pour leurs enfants).

 

Jean-Noël Escudié / PCA
 

 

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