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Environnement - Une nouvelle étude nationale sur la qualité de l'air intérieur dans les crèches et les écoles

La secrétaire d'Etat chargée de l'écologie, Chantal Jouanno, a déclaré le 31 mars au journal Le Parisien qu'une enquête allait être lancée cette année dans 150 écoles et crèches "pour savoir quels types de polluants nos enfants respirent au quotidien". "A terme, nous vérifierons la qualité de l'air intérieur dans 300 établissements accueillant des publics sensibles (crèches, écoles, maternités...), a précisé Chantal Jouanno. L'objectif n'est pas de mesurer un polluant mais un cocktail de polluants absorbés par les enfants. C'est la première fois que cela se fait". La secrétaire d'Etat a également indiqué que dans le cadre du deuxième plan national Santé Environnement (PNSE 2) qui devrait être présenté prochainement, les produits (colles, vernis, solvants et désodorisants) contenant les substances les plus nocives seraient interdits et que l'étiquetage des matériaux dans lesquels se trouvent des composés organiques volatiles potentiellement dangereux serait rendu obligatoire.
Ces annonces interviennent après la présentation le 26 mars d'une étude réalisée par l'Association santé environnement France (Asef) sur la qualité de l'air intérieur de neuf crèches témoins partout en France (Villeneuve-d'Ascq, Paris 19e, Wittenheim, Annecy, Eybens, Montpellier, Aix-en-Provence, Sophia-Antipolis et Signes). Menée pendant une semaine, l'enquête portait tout particulièrement sur trois molécules jugées hautement préoccupantes par l'Observatoire de la qualité de l'air intérieur : le benzène, le formaldéhyde et les phtalates. Or, pour les deux premières substances, les résultats sont alarmistes. Pour le benzène, qui est cancérigène et peut entraîner des leucémies et des lymphomes chez l'enfant, les deux tiers des crèches dépassent le taux réglementaire de référence fixé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au-delà duquel il y a un risque pour la santé, soit 1,7 microgramme/m3. Le benzène provient de l'air extérieur, et donc de la circulation, mais aussi des pigments de peinture et de vernis. Pour le formaldéhyde, également cancérigène et favorisant l'asthme chez l'enfant, près de la moitié des crèches dépassent la valeur toxique de référence (10 microgrammes/m3 pendant un an). On trouve cette substance dans les agglomérés de bois, les mousses synthétiques et les peintures. En revanche, les taux de phtalates inhalés sont rassurants. Présents dans les plastiques (jouets, trousses, sols, colles pour papiers...), ils n'ont été retrouvés que dans une seule des crèches témoins où venaient justement d'être collés des papiers et des cartons sur les murs. Pour l'Asef, il convient donc d'être vigilant sur trois points : le lieu d'implantation des crèches, leur mode de construction et leur ameublement.

 

Anne Lenormand