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RGPP - Le ministère de la Culture bouleverse son organisation

Christine Albanel a présenté le 17 avril aux syndicats la nouvelle organisation du ministère de la Culture et de la Communication. Celle-ci découle directement de la révision générale des politiques publiques (RGPP) et des orientations fixées par le chef de l'Etat lors du premier Conseil de modernisation des politiques publiques (CMPP), réuni le 12 décembre dernier. Elle correspond également au contenu de la fiche relative au ministère de la Culture et de la Communication qui retenait quatre grandes orientations pour la réforme : recentrer l'administration du ministère sur des fonctions plus prospectives de pilotage et de stratégie ; donner à ses opérateurs plus de leviers de développement en les responsabilisant davantage ; veiller à une meilleure orientation des interventions afin de maximiser leur effet de levier sur la création, la préservation du patrimoine et le développement des industries culturelles ; et mieux maîtriser les coûts au sein de l'administration centrale comme chez les opérateurs en développant les projets de mutualisation.
Au lendemain de la réunion du CMPP, Christine Albanel avait écrit à tous les agents de son ministère pour leur annoncer notamment que ce dernier s'apprêtait "à vivre une nouvelle page de son histoire" et que le nombre de ses directions devrait passer de dix à "quatre ou cinq grandes directions centrées sur les principales missions du ministère". Le nouvel organigramme présenté aux organisations syndicales va encore plus loin et constitue une véritable révolution pour la rue de Valois. Il prévoit en effet de remplacer les dix directions actuelles par seulement trois directions et un secrétariat général (qui n'existait pas encore à la Culture, contrairement à la plupart des autres ministères). Une direction générale des Patrimoines de France regroupera ainsi l'architecture, les archives, les musées, le patrimoine monumental et l'archéologie. La direction générale de la Création et de la Diffusion rassemblera pour sa part les arts plastiques, la musique, la danse, le théâtre, les spectacles, ainsi que le soutien à la création. Enfin, la direction générale du Développement des médias et de l'économie culturelle comprendra la direction du développement des médias (DDM) et différents services - aujourd'hui dispersés - compétents en matière d'industrie culturelle. Le rattachement de la DDM (une centaine d'agents et un budget de 400 à 500 millions d'euros) - qui dépendait jusqu'alors directement du Premier ministre - constitue un succès indéniable pour Christine Albanel dans une conjoncture qui ne lui semblait pourtant guère favorable. Elle est en revanche diversement appréciée par les acteurs du secteur qui redoutent en particulier un "démantèlement" des aides à la presse.
Le réseau actuel des directions régionales des affaires culturelles (Drac) n'est pas remis en cause par la réorganisation du ministère. La réforme devrait par contre se poursuivre avec une remise à plat des relations entre la Réunion des musées nationaux et les institutions concernées.

 

Jean-Noël Escudié / PCA