Environnement - Le label de gestion écologique des espaces verts est prêt

Le 15 juin, après un an de travaux, le label de gestion écologique des espaces verts EcoJardin a été officiellement lancé. Pilotée par Plante & Cité, son élaboration a impliqué neuf villes (Besançon, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nantes, Orléans, Paris, Rennes),  le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), trois organisations professionnelles - Association des techniciens territoriaux de France (ATTF), Association des ingénieurs territoriaux de France (AITF), Association des directeurs de jardins et d'espaces verts publics -, ainsi qu'un partenaire privé disposant de nombreux espaces verts, le groupe Pierre & Vacances. "Ce projet s'intègre aussi au dispositif plus global du plan Ecophyto 2018", a précisé Emmanuelle Soubeyron du ministère de l'Agriculture. L'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onema) a également participé à son financement.
Disponible dès maintenant en libre accès, ce label s'appliquera aux sites et non aux services qui sont chargés de leur gestion. Il se veut un outil utile à tous les gestionnaires de parcs et jardins, qu'il s'agisse d'espaces verts appartenant à des collectivités ou à des entreprises. Du parc de centre-ville aux cimetières, en passant par les terrains de camping ou les camps de vacances, tous les types d'espaces sont concernés. Le référentiel sur lequel il s'appuie est tout aussi large. Il recouvre huit domaines d'action : préservation des sols, gestion de l'eau, préservation de la faune et de la flore, intégration du site dans son environnement, maîtrise des équipements, optimisation du parc, formation des agents et sensibilisation du public. Les trois premiers domaines pèseront le plus lourd dans la notation. Notons l'apparition d'axes originaux mais répondant à des problématiques émergentes, par exemple la réduction de l'éclairage dans les parcs.
Globalement, l'évaluation s'effectuera en fonction d'une grille d'une centaine de critères eux-mêmes classés par ordre d'importance. Si ceux qui sont considérés comme prioritaires ne sont pas atteints - par exemple l'évaluation des besoins en eau des végétaux ou le non recours aux produits phytosanitaires – l'obtention du label sera impossible. Celui-ci est attribué pour trois ans et son coût, estimé entre 500 et 1.000 euros, variera en fonction du nombre de sites à auditer. "Le principe phare qui garantit l'indépendance et l'efficacité du label, c'est que son attribution n'est pas effectuée par celui qui réalise l'audit", a souligné Jean-Claude Antonini, maire d'Angers et président de Plante & Cité. En cela, il se différencie du label EVE® attribué par Ecocert. "Cet organisme de certification est juge et partie, ce n'est pas le cas pour EcoJardin", a relevé Cathy Biass-Morin, animatrice du groupe de travail Espaces verts de l'AITF. "Le label EVE® a des défauts mais il fut pionnier dans ce domaine", a nuancé Cyrille Pradal à la ville de Lille, qui dispose de plusieurs parcs ainsi labellisés et s'apprête à voter fin juin son Plan Biodiversité.
Reste que le coût du label ne semble pas à la portée de toutes les collectivités. "Pour que le coût de celui-ci reste raisonnable, il faudra trouver des auditeurs locaux. Le lancement d'EcoJardin est l'occasion de bâtir le réseau dont on a besoin", a ajouté Fabienne Giboudoux, l'adjointe au maire de Paris en charge des espaces verts. "Si en partant de ce label un réseau d'acteurs peut se constituer au niveau national, afin de travailler sur des thématiques telles que les besoins en eau de nos parcs et jardins, ce sera une bonne chose", a renchéri Magali Ordas, l'adjointe environnement de la ville de Versailles. L'autre bénéfice attendu est de valoriser par son biais les métiers du jardinage. Pour les villes qui ne souhaitent pas aller jusqu'à se faire auditer, les critères fournis par le label peuvent leur permettre d'auto-évaluer leurs pratiques et de développer les meilleures d'entre elles. D'ici là, le référentiel et les grilles d'évaluation seront présentés dans le détail dès la rentrée lors de divers salons et congrès. Quant aux premiers audits de labellisation, ils sont prévus au printemps prochain.