Le gouvernement va présenter ce 28 mars sa feuille de route pour la qualité de l'eau potable

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, va présenter vendredi 28 mars la feuille de route du gouvernement pour améliorer la qualité de l'eau potable et compte réunir avant l'été les acteurs locaux pour de premières concertations, a-t-elle annoncé dans La Tribune Dimanche.

"Je publierai vendredi [28 mars NDLR] ma feuille de route pour améliorer la qualité de notre eau potable. Mon objectif est de protéger les captages les plus sensibles", a annoncé Agnès Pannier-Runacher dans La Tribune Dimanche.

"L'accès à l'eau devient un sujet régalien" en raison du changement climatique, a déclaré la ministre de la Transition écologique au journal. Selon elle, 60% des nappes affichent un niveau supérieur aux normales mensuelles (lire notre article) mais des régions comme le Massif central ou le Massif armoricain sont en tension. "On est rentré dans des cycles de 'pas assez d'eau' l'été et de 'trop d'eau' l'hiver qui ne permettent plus de recharger notre système", a-t-elle déploré, justifiant la nécessité de préserver l'eau potable. 

Agnès Pannier-Runacher prévoit dans un premier temps de délimiter précisément et par arrêté les captages menacés et les parcelles sensibles puis de définir les actions susceptibles d'avoir le plus d'impact (assainissement, dépollution, réduction de l'utilisation de produits phytosanitaires...). "Aujourd'hui, sur 33.000 points de captage, seuls 1.500 ont été sécurisés. Je veux changer d'échelle et en sécuriser au moins 3.000 de plus", a ajouté la ministre.

Selon elle, il reviendra aux acteurs locaux de trouver des solutions. C'est au niveau des territoires que la discussion doit se tenir, "en mettant tout le monde autour de la table (opérateurs de stations d'assainissement, collectivités locales, agriculteurs, industriels)", a-t-elle dit. "Les premières concertations seront lancées avant l'été", a-t-elle promis. Interrogée sur d'éventuelles contraintes qui viendraient à peser sur les agriculteurs, elle a souligné que "les actions seront volontaires au départ. Mais lorsque le risque de ne plus pouvoir utiliser l'eau commence à se matérialiser, les préfets seront obligés d'imposer des mesures obligatoires".

Quant aux moyens financiers, Agnès Pannier-Runacher évoque un financement via les agences de l'eau dans le cadre du milliard d'euros consacré à l'adaptation au changement climatique (lire notre article), mais aussi des "outils encore insuffisamment utilisés" comme les paiements pour services environnementaux, qui rémunèrent les agriculteurs pour des actions contribuant à restaurer ou maintenir des écosystèmes. La ministre veut aussi compter sur les crédits biodiversité et l'enveloppe des "aqua prêts" de la Banque des Territoires (Caisse des Dépôts) qui va être étendue à la protection des captages.

› Préservation de la ressource en eau : la Banque des Territoires va lancer un nouvel outil digital innovant

La Banque des Territoires a annoncé ce 24 mars, à l’occasion de la Journée mondiale de l’Eau, le lancement en mai prochain d’un nouvel outil digital gratuit pour accompagner les territoires dans la préservation de la ressource en eau. Élaboré dans le cadre du programme Eau de la Banque des Territoires, cet outil innovant d’aide à la décision permettra aux collectivités et acteurs territoriaux de visualiser l’état des ressources en eau sur leur territoire, d’anticiper les évolutions à venir et de mieux comprendre les impacts du changement climatique. "L’eau étant essentielle à la biodiversité et à toute activité, cet outil vise à soutenir réflexions et actions locales en matière d’aménagement et de développement économique, indique Solène Le Fur, directrice du programme Eau de la Banque des Territoires. Nous travaillons avec les producteurs de données et experts du secteur - citons le ministère en charge de l’écologie, l’office français pour la biodiversité, les agences de l’eau, ou encore le BRGM - pour apporter aux acteurs locaux, en un endroit, la vision socle sur l’état des ressources."

Concrètement, l’outil va offrir la possibilité aux collectivités et acteurs locaux de découvrir les caractéristiques de leur territoire en matière d’eau et d’identifier les risques liés aux sécheresses et aux inondations, de comprendre l’évolution passée et actuelle de la ressource en eau, d’anticiper son évolution future en fonction des usages et du climat et de diagnostiquer les vulnérabilités à venir pour mieux orienter les stratégies d’adaptation. Conçu pour être pédagogique et accessible, il proposera également des contenus interactifs, des données enrichies et des retours d’expérience (annuaire de base de données, idées reçues, retours d’expériences, article expert), tout en étant connecté à la plateforme aquagir.fr. Lancée en juillet 2023 avec l’association nationale des élus de bassin (Aneb), le BRGM, le cercle français de l’eau (CFE), les pôles Aquavalley et Aquanova et l’Union des industriels et entreprises de l’eau (UIE), cette dernière est elle aussi dédiée aux collectivités pour les aider à engager et développer leurs projets sur l’eau.

 

 

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