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Finances publiques - Le déficit public poursuit sa réduction, notamment grâce aux collectivités

Le déficit public est passé de 3,6% du PIB en 2015 à 3,4% en 2016, se sont félicités, le 24 mars, le ministre des Finances et le secrétaire d'Etat au Budget. La contribution des collectivités à ce résultat a été significative, au détriment des investissements qu'elles portent.

La baisse du déficit public, de 3,6% du produit intérieur brut (PIB) en 2015 à 3,4% en 2016 est le fruit d'un "effort (...) partagé entre toutes les administrations publiques : Etat et ses opérateurs, sécurité sociale, collectivités territoriales", a affirmé ce 24 mars le secrétaire d'Etat au Budget. Christian Eckert a présenté avec le ministre en charge de l'économie et des finances les chiffres du déficit des administrations publiques.
Le secrétaire d'Etat a salué en particulier la contribution des collectivités locales au redressement des comptes publics. Elle est "une réalité, ancrée dans la durée", a-t-il souligné.
Après avoir enregistré un besoin de financement de 8,3 milliards d'euros en 2013, ramené à 4,6 milliards d'euros en 2014, les collectivités locales ont présenté un solde équilibré en 2015 (+ 0,7 milliard d'euros) et ce pour la première fois depuis 2003. En 2016, les collectivités font mieux que garantir l'équilibre, puisqu'elles présentent un solde "nettement excédentaire", selon le dossier de presse de Bercy (voir ci-dessous). Un document qui établit à 3 milliards d'euros la capacité de financement qu'ont dégagée les collectivités locales l'an dernier.

Les collectivités se sont serré la ceinture

"C’est un résultat très positif, dont nous pouvons être collectivement fiers", a déclaré le secrétaire d'Etat au Budget. Il "est la conséquence d’un fort infléchissement [des] dépenses de fonctionnement [des collectivités territoriales], qui ne devraient progresser que de 0,4% en 2016, après 1,7% en 2015", a-t-il commenté. Evoquant déjà ce résultat, le 22 mars, devant la presse, Christian Eckert l'avait qualifié d'"inédit". Le ralentissement des dépenses de fonctionnement du secteur local "est manifeste sur les dépenses de personnel", a-t-il précisé aux côtés de Michel Sapin, ce 24 mars. Elles progressent de 0,9% en 2016, après +1,9% en 2015 et +4,1% en 2014.
Dans le même temps, les recettes réelles de fonctionnement des collectivités locales ont progressé, en dépit de la baisse des dotations de l'Etat. Leur croissance a atteint 1,42% en 2016 (après 1,7% en 2015) et a permis à l'épargne brute des collectivités locales de se redresser de 7,85%.

La dette publique approche des 100% du PIB

Prenant le contre-pied de la satisfaction affichée par les ministres de Bercy, Gilles Carrez ,président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, a déploré "la médiocrité du résultat" obtenu par la France, qu'il a qualifié d'"inquiétant". Dans un communiqué, il a rappelé que "l’objectif pourtant très modeste de réduction (-3,3% contre -3,6%) n’a même pas pu être tenu". Il a aussi souligné l'importance de la contribution des collectivités à la baisse du déficit public : "En examinant de plus près les chiffres, on constate que sans la réduction de l’investissement public local, le déficit se serait aggravé."
Le secrétaire d'Etat avait précisé le 14 février dernier, devant les députés de la commission des finances, que les dépenses d'équipement des collectivités (hors remboursements) ont reculé l'an dernier de 2,29% après une réduction annuelle "de 14 à 15%" en 2014 et en 2015 (voir ci-dessous notre article du 15 février 2017). Ce 24 mars, il a estimé que "les conditions [lui] semblent réunies pour que les collectivités aient de nouveau confiance en leur avenir, ce qui devrait permettre une reprise de l'investissement local".
Selon l'Insee, la dette publique a continué sa progression pour atteindre 2.147 milliards d'euros fin 2016, soit l'équivalent de 96% du PIB, contre 95,6% fin 2015. Les administrations publiques locales contribuent à cette dette à hauteur de 199,6 milliards d'euros. Au quatrième trimestre 2016, leur dette a augmenté de 6,5 milliards d'euros.