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Communication / Elus - Le CSA tire un bilan positif de la couverture des dernières municipales par les médias audiovisuels

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) publie ses rapports sur les différentes élections du premier semestre 2014 et ouvre un "cycle de réflexion sur le principe de pluralisme politique dans les médias audiovisuels en période électorale". Trois rapports traitent successivement des élections municipales et communautaires des 23 et 30 mars, de l'élection des représentants au Parlement européen des 24 et 25 mai, et de l'élection des membres des assemblées de province et du congrès de Nouvelle-Calédonie du 11 mai. Le quatrième document regroupe les éléments de propositions soumis à concertation.

Une couverture "significative"  

Sur les élections des 23 et 30 mars - et après avoir rappelé le cadre juridique applicable aux médias audiovisuels durant cette période -, le CSA estime que "sans atteindre les durées relevées pour l'élection du président de la République, la campagne en vue de l'élection des conseillers municipaux et des conseillers communautaires a donné lieu à une couverture significative, notamment de la part des réseaux locaux (France 3 Régions, Outre-mer 1re, France Bleu) et des télévisions locales, dont c'est la vocation pour ce type de scrutin". En revanche, il regrette "que les chaînes généralistes TF1, Canal Plus et M6 ne se soient engagées plus fortement pour rendre compte de l'actualité électorale au niveau national sur leur antenne".
Au final, les émissions d'information des services de radio et de télévision à diffusion nationale ont accordé aux représentants des partis politiques et des candidats, au cours de la campagne en vue du premier tour du scrutin, un temps de parole global légèrement inférieur à celui de 2008, avec 125 heures contre 131 (voir notre article ci-contre du 28 mars 2008). Chaque service national a traité en moyenne de 29 "circonscriptions" (terme utilisé par le CSA), en privilégiant les candidats les plus connus. Il faut y ajouter bien sûr les 100 heures des bureaux régionaux de France 3 (700 circonscriptions traitées), les 185 heures des services de télévision et de radio d'Outre-mer et les 563 heures des télévisions locales. Ces horaires sont évidemment sensiblement moins importants pour le second tour.
Le CSA se félicite également d'"approches nouvelles sur internet", comme le développement - par francetvinfo.fr et France 3 avec le soutien de Google - de la plate-forme participative #MonDébat2014, ou celui de #MonVote2014 par i>télé, en association avec le journal "20 Minutes".

Equité respectée !

Le bilan dressé par le rapport est également positif en termes d'équité. Le CSA "félicite globalement les éditeurs, qui ont su adapter la couverture de l'actualité électorale aux particularités de l'élection des conseillers municipaux et des conseillers communautaires en traitant les enjeux du scrutin sur le plan national et, surtout, dans le cadre des circonscriptions électorales qu'ils avaient choisi d'exposer". De même, il constate que les médias audiovisuels ont globalement respecté la "période de réserve" (veille et jour du scrutin) et ont su résister à la tentation de la bipolarité UMP-PS, voire désormais la "tripolarité" UMP-PS-FN.
Au-delà ce satisfecit global, le CSA rappelle néanmoins qu'il a relevé des "déséquilibres persistants" sur certains médias, notamment radiophoniques, qui ont eu droit à des mises en garde (France Info, RTL, Europe 1 et Radio Classique).
Signe de ce bilan globalement positif de la couverture par les médias audiovisuels, le rapport indique que le CSA n'a été saisi que d'une cinquantaine de réclamations formelles, ce qui est un peu plus qu'en 2008 (40), mais reste modeste au regard des 36.680 communes, des 926.068 candidats et du nombre de médias concernés.

Mieux prendre en compte les enjeux de l'intercommunalité

En complément de ces constats, le CSA formule également plusieurs "propositions d'évolution", dont certains récurrentes, comme la fixation d'une heure unique de fermeture des bureaux de vote quelle que soit la taille de commune. D'autres visent plus spécialement une meilleure "prise en compte des enjeux spécifiques liés à l'intercommunalité", comme l'abandon de l'élection des maires durant la période de réserve du second tour, lorsque la liste a été élue dès le premier tour. Pour le CSA, ces élections de maires à la veille du second tour peuvent "se révéler sensibles dans les agglomérations dans lesquelles des enjeux liés à l'intercommunalité sont encore suspendus au résultat du second tour".
Enfin, le CSA entend entamer "une réflexion globale sur la régulation des campagnes électorales dans les médias audiovisuels". Ceci passe notamment - en termes d'équité - par une prise en compte d'émissions ne relevant pas de la sphère de l'information, mais qui sont "devenues des rendez-vous politiques à part entière" (On n'est pas couché sur France 2, Ce soir ou jamais sur France 3 ou Le grand journal et Le petit journal sur Canal Plus).

Jean-Noël Escudié / PCA