Archives

Communication - Le CSA satisfait de la couverture des municipales et des cantonales par les médias audiovisuels

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a tiré, lors d'une conférence de presse organisée le 27 mars, le bilan de la campagne des récentes élections municipales et cantonales. Le Conseil est en effet chargé de veiller à l'application des recommandations qu'il publie à l'attention des médias audiovisuels. Diffusées le 28 novembre dernier et s'appliquant à compter du 1er janvier 2008 jusqu'au second tour des élections, celles-ci définissent notamment les règles de présentation et d'accès équitable à l'antenne. Elles reprennent aussi les dispositions d'ordre général prévues par le Code électoral.
La satisfaction vient d'abord du temps d'antenne consacré à ces élections locales. Au total, le CSA a relevé un temps de parole moyen sur les grandes chaînes hertziennes d'une dizaine d'heures au premier tour et de quatre heures au second. Sur les chaînes d'information en continu, les radios nationales et les stations régionales de France 3 et France O (ex RFO), le volume d'heures consacré aux élections a également été important, avec six heures d'antenne en moyenne pour le premier tour.
Pour Michel Boyon, président du CSA, "les choses se passent de mieux en mieux et il y a de moins en moins de contestations de la part des candidats". Des propos confirmés par Marie-Laure Denis, membre du CSA et présidente du groupe de travail "Pluralisme et campagnes électorales" : "La recommandation a été globalement respectée. Les opérateurs se sont attachés avec beaucoup d'esprit de responsabilité à faire prévaloir l'équité, tant au niveau des circonscriptions qu'au niveau national." Les chiffres illustrent cette évolution, puisque le CSA n'a reçu qu'une quarantaine de saisines, contre une centaine lors des précédentes municipales.
Plusieurs éléments expliquent cette évolution positive. Le premier vient du CSA lui-même. Avec une date d'effet au 1er février 2008, la recommandation s'est appliquée un mois de moins que pour les municipales de 2001. Mais la principale explication tient à l'évolution de la jurisprudence du CSA. Celui-ci est en effet passé d'une notion de stricte égalité arithmétique dans le temps de parole des différents candidats à un principe - plus souple mais plus réaliste - d'équité entre les différentes listes. Enfin, il est probable qu'un nombre croissant de candidats a intégré ces dispositions. Les saisines du CSA par des candidats marginaux se plaignant de n'avoir pas été invités à un débat entre les principales têtes de liste se font par conséquent plus rares.
Malgré ce satisfecit d'ensemble, le CSA formule quelques recommandations pour les prochaines échéances, notamment dans la perspective des européennes de juin 2009. Le Conseil souhaite notamment "réfléchir à la difficulté qu'ont les journalistes à démarrer les soirées électorales avant 20h00, alors qu'ils ne peuvent pas donner les résultats". De même, Marie-Laure Denis s'est dite frappée de la multiplication des micro-trottoirs, "dont la rigueur scientifique n'est pas toujours probante". Enfin, elle s'étonne que "les journalistes parlent de 'sondages sortie des urnes' alors que les dépouillements n'ont pas commencé".

 

Jean-Noël Escudié / PCA