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Insertion - Le coût du RSA va être revu à la baisse

Le débat autour du RSA (voir ci-contre notre article d'hier) prend de l'ampleur. Si la généralisation de cette nouvelle prestation semble désormais actée - le séminaire gouvernemental du 31 mars consacré au programme économique, social et financier a confirmé ce point - sa date de mise en oeuvre est repoussée. La perspective d'une création du RSA à la fin de 2008, qui figurait dans la lettre de mission du président de la République à Martin Hirsch, est aujourd'hui abandonnée. Le Premier ministre se montre désormais très vague sur la date effective de mise en oeuvre et se contente d'évoquer sa volonté "d'essayer de le généraliser en 2009". Il a également fait part de son souhait d'"attendre les enseignements de l'expérimentation" avant de lancer la généralisation.
François Fillon a franchi un nouveau pas lors de son intervention au micro de France Inter le 1er avril. Interrogé sur la maîtrise des dépenses publiques, il a affirmé : "Pour l'instant, le projet qui est proposé par Martin Hirsch est un projet qui a deux inconvénients. Il est coûteux, de l'ordre de trois milliards d'euros, et il conduit à diminuer la prime pour l'emploi pour un certain nombre de Français." C'est la première fois que le Premier ministre évoque ainsi publiquement le coût du projet, en citant toutefois le montant correspondant au haut de la fourchette envisagée par les services du haut commissaire aux Solidarités actives contre la pauvreté. Sans remettre en cause le principe du RSA, François Fillon a souligné qu'"il n'y a pas qu'une possibilité, il y a d'autres alternatives", faisant ainsi allusion à une possible révision de certaines des modalités en cours d'expérimentation et aux réponses susceptibles d'être apportées aux questions posées par le Livre vert sur le RSA. Pour le Premier ministre, "on doit pouvoir [...] trouver une meilleure organisation des choses". Soucieux de ne pas laisser apparaître de divisions au sein du gouvernement, il a précisé être "en train de voir, avec Martin [Hirsch], comment mettre en oeuvre ce principe sans augmenter les dépenses publiques".

 

Jean-Noël Escudié / PCA