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Landes - Le coup de fouet de Klaus au plan communal de sauvegarde

La tempête de janvier 2009 a mené 120 élus landais à planifier formellement leurs réponses face aux catastrophes éventuelles.

23 janvier 2009 au soir. Des vents violents s’abattent sur le littoral atlantique. La tempête Klaus s’apprête à ravager le quart sud-ouest de la France... En deux journées, le département des Landes aura, à lui seul, subi quatre décès, et perdu 60% de sa forêt selon certaines estimations. "Nous avons voulu en tirer des leçons", explique aujourd’hui Guy Gaujacq, directeur de l’Association des maires des Landes. "Nous nous sommes notamment aperçus que sur les 331 communes du département, seules 6 disposaient d’un plan communal de sauvegarde... Nous avons donc pris le taureau par les cornes !"
Instauré en 2004 par la loi de Modernisation de la sécurité civile, ce plan communal de sauvegarde (PCS) doit en effet permettre aux élus de bien préparer leurs interventions en cas de péril : alerte des populations, mises à l’abri, etc. Il est d’ailleurs obligatoire pour les communes dotées d’un plan de prévention des risques naturels (PPRN), ou concernées par un plan particulier d’intervention (PPI). A cet égard, dans les Landes, 72 communes auraient dû disposer de leur propre PCS en 2009... Mais ici, comme ailleurs, l’instrument est resté largement ignoré des élus.

Entre 4.000 et 32.000 euros

Le désastre laissé par Klaus aura convaincu bien des maires landais. Bénéficiaire de quelque 300.000 euros de dons, leur association a décidé de miser près de 100.000 euros pour constituer une cellule d’assistance technique. Opérationnelle dès le 1er janvier 2010, celle-ci réunit six personnes, autour d’une mission : aider les communes à élaborer leur PCS.
"Notre but est qu’aucun élu ne se dise que c’est trop cher", souligne Guy Gaujacq. De fait, cette structure inédite peut facturer le PCS entre 4.000 et 32.000 euros, selon la population de la commune, et l’importance des risques auxquels elle est confrontée. "Mais la municipalité ne paie que 20% du tarif", ajoute le directeur de l’association : "Le Fonds européen de développement régional (Feder) en assume 65%, le reste étant couvert par la région Aquitaine, le département des Landes, ainsi que Réseau ferré de France."
La proposition faite aux maires landais a donc pu séduire... A ce jour, 120 municipalités – sur 331 - ont fait appel aux services de la cellule landaise. L’élaboration du PCS, qui dure près de cinq mois, a été lancée dans une quarantaine d’entre elles ; 20 disposent désormais de leur propre plan. En pleine forêt landaise, le maire de Sainte-Eulalie-en-Born, Yves Guédo, s’apprête à présent à distribuer un résumé du document à ses administrés : "Nous sommes notamment soumis aux incendies et aux tempêtes. Mais notre petite commune de 1.100 habitants n’avait pas le personnel pour réaliser seule ce PCS. Et faire appel à un bureau d’études nous aurait coûté trop cher..." A quelques encablures de là, son homologue de Saint-Paul-en-Born, Jacques Lamothe, entend désormais "faire vivre ce PCS - en le mettant à jour, en répétant aux habitants ce qu’ils ont à faire en cas de catastrophe, en les mobilisant... Il ne faudrait pas laisser ce document au fond d’un placard !"
En espérant ne pas avoir à le déclencher face à une nouvelle catastrophe bien réelle.

L’Association des maires des Landes organise le 30 septembre 2011 à Moliets (Landes), avec le ministère de l’Intérieur et l’Association française pour la prévention des catastrophes naturelles, une journée consacrée aux PCS. Renseignements à venir sur le site http://www.afpcn.org/Calendrier.htm