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Politique régionale - Le contour de la prochaine politique régionale européenne s'affine

C'est dans un contexte politique inédit que s'est tenue la réunion informelle des ministres européens du développement régional la semaine dernière. En effet, un nouveau gouvernement vient d'entrer en fonction en République tchèque, suite au vote d'une motion de censure par les députés du pays qui assure la présidence de l'Union jusqu'en juin. Le ministre Cyril Svoboda, fraîchement en charge des problématiques liées au développement régional, a toutefois maintenu le cap tenu par son prédécesseur. Les contours de la future politique de cohésion, dont les règles seront votées en 2011 pour entrer en vigueur en 2013, continuent de se dessiner. La commissaire européenne en charge de la politique régionale, Danuta Hübner, comme les représentants de la France et de la Suède qui prendra la suite de la République tchèque, se sont félicités des résultats de leurs travaux. "La crise ne nous empêche pas de travailler sur l'avenir de l'Europe, a assuré Danuta Hübner. Elle nous montre l'intérêt de la politique de cohésion qui aide l'Europe à surmonter les obstacles au développement des régions et à améliorer les infrastructures."

La commissaire considère que les aides européennes aux régions doivent permettre de répondre aux défis futurs de la mondialisation, mais aussi de participer à la "prochaine révolution industrielle, celle des industries écologiques et des technologies vertes". Elle s'est montrée convaincue du fait que les régions seront les principaux moteurs de cette nouvelle donne, c'est pourquoi "elles doivent être en mesure de mobiliser leurs atouts et leur potentiel de développement". Les 27 sont d'accord pour que toutes les régions européennes bénéficient de la politique de cohésion. Danuta Hübner a indiqué que ce serait sa position lors des arbitrages liés au budget européen. Elle a toutefois reconnu que le seuil du PIB qui permet aux régions de bénéficier de l'objectif Convergence, le mieux doté de la politique régionale, pourrait évoluer. Aujourd'hui fixé à 75% de la moyenne du PIB communautaire, il pourrait ainsi être modifié pour limiter le nombre de régions bénéficiaires. La commissaire a néanmoins évoqué des "dispositions transitoires pour que les régions puissent s'en sortir et que leur développement ne soit pas menacé". En France, seuls les départements d'outre-mer bénéficient de l'objectif Convergence. Le PIB de La Réunion reste le plus faible puisqu'il atteint 47% de la moyenne communautaire. Il atteint 60% en Guyane, 67% en Guadeloupe et 68% en Martinique. Danuta Hübner s'est en outre montrée très satisfaite des résultats obtenus suite à la mise en application des outils d'ingénierie financière Jessica, Jeremis et Jaspers. Elle a souhaité leur renforcement pour la programmation 2013-2020.

Le représentant du ministre suédois du développement régional a annoncé de son côté le calendrier de la poursuite du débat. Les ministres se retrouveront en septembre pour évoquer la mise en œuvre de l'agenda territorial, puis en décembre, à Kiruna, tout au nord de la Suède. "Kiruna est au nord du cercle polaire. Il fera donc très froid, très sombre et il y aura beaucoup de neige", a-t-il prévenu. 

Caroline Garcia / Welcomeurope