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Tourisme - Le Conseil national du tourisme se penche sur le poids économique du secteur

Le Conseil national du tourisme (CNT) publie un rapport intitulé "Le poids économique et social du tourisme". A travers ce document, les auteurs entendent "montrer combien le tourisme [constitue] un secteur essentiel, de et pour l'économie française, alors qu'il est souvent considéré comme accessoire par une partie encore trop importante de notre administration et de nos élus". S'il n'apporte pas d'éléments vraiment nouveaux, ce document constitue une utile synthèse sur un secteur qui joue un rôle important dans l'économie française. La production de services touristiques a ainsi représenté 84,7 milliards d'euros en 2009 - soit 2,7% de la production nationale -, ce qui la place devant l'automobile (68,8 milliards) ou l'agriculture (79,8 milliards). Comme tous les services, le tourisme se distingue par l'importance de sa valeur ajoutée, qui a atteint 41,6 milliards d'euros en 2009, soit 2,41% du PIB. Ce qui le  place devant nombre d'activités du secteur primaire et secondaire, comme l'automobile (11,2 milliards d'euros de valeur ajoutée), les industries agroalimentaires (25,7 milliards), l'agriculture (30 milliards) ou l'énergie (30 milliards). Si l'on s'appuie sur le compte satellite du tourisme (CST) - en cours de réforme pour s'adapter aux recommandations de l'Organisation mondiale du tourisme -, la consommation touristique intérieure (chiffrée pour la dernière fois en 2007) s'élève à 117,6 milliards d'euros (+43% depuis 1993), tandis que la consommation touristique et para-touristique intérieure atteint 149,1 milliards. En termes d'emploi, le secteur touristique compte environ 235.000 entreprises (dont près de 90% relevant du secteur des cafés, hôtels et restaurants - CHR) et occupe environ un million de personnes : 842.000 salariés et 178.000 non-salariés. Enfin, en termes d'échanges extérieurs et de balance des paiements, le secteur a dégagé un solde positif de 7,8 milliards d'euros en 2009, supérieur à celui de l'automobile (+7,3 milliards) et de l'industrie agroalimentaire (+5,3 milliards).

Des aides publiques limitées

Le rapport confirme en revanche la relative faiblesse de l'investissement touristique. La formation brute de capital fixe (FBCF) de la branche CHR était en effet de 4 milliards d'euros en 2009, soit 1% de la FBCF totale. Ce chiffre est toutefois plus important si l'on y ajoute l'investissement dans les résidences secondaires (4,1 milliards d'euros en 2007, dernière année disponible) et celui dans les équipements touristiques autres que le secteur des CHR (un milliard d'euros en 2007). Sur le plan fiscal, le secteur touristique a collecté, en 2009, 6,97 milliards d'euros de TVA et en a versé 2,59 milliards (compte tenu de la déduction de la TVA sur les achats). Le chiffre de la collecte est en baisse de 1,6 milliard par rapport aux années précédentes, "en raison de l'introduction de la mesure de taux réduit sur les ventes à consommer sur place, qui impacte sensiblement le secteur du tourisme" (expression contournée pour désigner la baisse de la TVA en faveur de la restauration). S'ajoutent à ces recettes fiscales 913 millions d'euros d'impôt sur les sociétés, 254 millions au titre des bénéfices industriels et commerciaux et - côté collectivités territoriales - 739 millions de taxe professionnelle. Par ailleurs, la taxe de séjour a rapporté en 2007 aux communes et groupements de communes un montant de plus de 160 millions d'euros, "alors même que son rendement est très faible au regard de son optimum fiscal (de l'ordre de 20 à 25%)".
Au regard de l'ampleur de l'activité touristique, le rapport souligne l'apport relativement faible des aides publiques (exception faite de la baisse de la TVA). Les dépenses directes de l'Etat en faveur du tourisme s'élevaient en 2006 - dernière année retrouvée par les rapporteurs - à 576 millions d'euros, auxquels s'ajoutent 32 millions d'euros de la part d'organismes sous tutelle de l'Etat et 273 millions de taxes affectées (dont 186 millions de taxe de séjour et de taxe sur les remontées mécaniques). De leur côté, les collectivités ont apporté 256 millions d'euros au titre des contrats de plan Etat-régions 2000-2006 (pour un engagement privé de 573 millions). Elles apportent également, à travers leurs institutions propres (comme les comités et offices de tourisme), un financement estimé à 745 millions d'euros. En matière d'aide à l'investissement, le principal intervenant est Oseo, qui a repris les missions du Crédit Hôtelier. Ses financements représentent un encours cumulé de 1,2 milliard d'euros.
A noter : au-delà de ces données macro-économiques, le rapport propose également de nombreuses fiches synthétiques sur les différentes activités touristiques (tourisme international, CHR, hébergement touristique, agences de voyages, casinos...), sur les principaux types de territoire (littoral, montagne, zones rurales, zones urbaines...) ou encore sur les différentes formes de tourisme (associatif et social, culturel, industriel, e-tourisme...).