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Culture / Tourisme - Le CNC mesure l'impact des tournages sur l'activité touristique

A l'occasion du Paris Images Trade Show, qui se déroule à la Villette du 22 janvier au 10 février, le CNC (Centre national du cinéma et de l'image animée) a organisé, le 23 janvier, une table ronde consacrée à "l'impact des tournages sur le tourisme". Il s'agit en l'occurrence de mettre en évidence "les liens désormais étroits qu'entretiennent les tournages (cinéma et séries), et le développement touristique d'une région ou d'une ville". Il s'agit aussi, par la même occasion, de montrer l'intérêt des investissements des collectivités (5% du devis des films soutenus) dans la production cinématographique et l'accueil des tournages.
Pour Frédérique Bredin, la présidente du CNC, "les enjeux qui lient cinéma et tourisme sont considérables. Au-delà des retombées économiques directes, l'impact des images tournées en France est un formidable accélérateur pour le développement touristique de nos territoires".

Un euro investi par une collectivité = 7,62 euros de retombées, dont un euro pour le tourisme

L'étude présentée par le CNC lors de cette table ronde - réalisée par sa direction des études, des statistiques et de la prospective - distingue les retombées directes des tournages (figuration, hôtellerie, transport, restauration, techniciens locaux, location de lieux, voire construction d'installation permanente) des retombées indirectes : renforcement de la notoriété, amélioration du référencement par les acteurs du tourisme (agences de voyages, guides touristiques, sites internet...), augmentation de la fréquentation touristique, couverture presse, amélioration des infrastructures touristiques, création de circuits spécialisés...
L'étude montre surtout qu'un euro investi par une collectivité dans un tournage engendre 6,62 euros de retombées locales directes (50% pour les rémunérations, 12% pour les dépenses techniques et 38% pour les dépenses liées au tournage) - chiffres qui étaient déjà connus -, mais aussi un euro de retombées liées directement à des activités à caractère touristique. Celles-ci se répartissent en 33% pour l'hébergement, 20% pour la restauration, 20% pour les loisirs et 24% pour les transports. Un euro investi engendre ainsi au final 7,62 euros de retombées totales.

Quand "Dunkirk" profite à Dunkerque

Le CNC donne quelques exemples. Sortie en 2017, "Dunkerque" de Christopher Nolan ("Dunkirk" en anglais) est l'un des cinq bénéficiaires du mécanisme de crédit d'impôt international (C2I) du CNC en 2016. Le film a représenté 19 millions d'euros de dépenses en France (sur un budget de 100 millions), dont 10,5 millions à Dunkerque, et 30 jours de tournage dans les Hauts-de-France avec 450 techniciens et plus de 2.000 figurants.
Plus inattendu, un sondage réalisé par l'office de tourisme de Dunkerque montre que 32% des touristes venus dans la ville durant l'été 2017 ont vu le film et que 28% sont venus à Dunkerque à cause du film. Près d'un quart (24%) des personnes interrogées disent vouloir découvrir les lieux de tournage et 39% connaissent aussi d'autres films ou séries tournés à Dunkerque : "Weekend à Zuydcoote" (tourné en fait à Bray-Dunes, dans la communauté urbaine), "Bienvenue chez les Cht'is" ou "Baron noir".
Le film a eu également des impacts très concrets sur le tourisme : +176% de touristes anglais à Dunkerque en juillet 2017, +536% en août, une progression des touristes belges, allemands et néerlandais et deux fois plus de visiteurs au musée de Dunkerque.
L'étude du CNC donne aussi d'autres exemple moins connus, comme "Ce qui nous lie" de Cédric Klapish, tourné en Côte-d'Or, ou "Death in Paradise", une série britannique tournée depuis sept ans en Guadeloupe et diffusée dans plus de 230 territoires dans le monde. Cette dernière représente des retombées directes de près de cinq millions d'euros par saison et a entraîné la création d'un circuit touristique de cinq heures pour découvrir les lieux de la série.

Paris passe la barre des 1.000 tournages en 2017
Dans un communiqué du 19 janvier, la ville de Paris annonce que l'année 2017 a connu "une hausse spectaculaire du nombre de tournages et de jours de tournages accueillis dans la capitale". Pour Anne Hidalgo, "en 2017, notre ville a franchi le seuil symbolique des 1.000 tournages accueillis, une nouvelle preuve de son attractivité et de sa capacité à faire rêver dans le monde entier".
Au total, la ville a accueilli l'an dernier 1.091 tournages et plus de 4.500 journées de tournage, avec quelques futurs "blockbusters" américains comme "Mission impossible 6" avec Tom Cruise ou "Le 15:17 pour Paris" de Clint Eastwood (sur la tentative d'attentat dans le Thalys).
Outre les films de fiction, Paris accueille également de nombreuses séries récurrentes ("Alice Nevers", "Baron noir", "Clem", "Le Bureau des légendes", "Profilage"...), mais aussi une vingtaine de téléfilms. Il faut y ajouter 218 courts métrages et 43 films d'école. Sans oublier "la bonne santé de l'accueil des films publicitaires, qui constituent un vecteur très important de l'image de Paris à l'international et dont le nombre est en croissance constante ces dernières années. Tous les domaines d'activité sont représentés, avec une part importante du secteur du luxe, dont beaucoup d'entreprises et d'emplois sont basés à Paris".
J.-N.E.