Enfance - Le 119 a reçu un million d'appels en 2009
Le GIP Enfance en danger - qui gère le numéro d'appel national 119 et auquel participent les départements - a mis en ligne ses statistiques d'activité 2009. Le chiffre le plus symbolique est celui du nombre d'appels entrants, soit 1,03 million l'an dernier. Ce chiffre peut sembler élevé, mais il est cependant nettement inférieur à celui de 2004, qui reste le plus élevé à ce jour avec 1,92 million d'appels entrants. Depuis 2006, le nombre d'appels est ainsi en nette décélération. De plus, les appels entrants sont deux fois supérieurs aux appels décrochés, soit 540.631 l'an dernier (contre 860.000 en 2004). La répartition des appelants offre également des enseignements intéressants. Le plus spectaculaire est la progression, dans les 30.716 appels correspondants à une demande d'aide immédiate, de la part des appels provenant de parents. De 4,3% du total des appelants en 2004, il sont passés à 36,1% l'an dernier. Contrairement à une idée reçue, le pourcentage d'appels émanant d'enfants est faible (14,3% en 2009 contre 11,8% en 2004). Les autres catégories d'appelants sont l'entourage (24,7%), la famille proche (20,1%) et les professionnels (4,8%). Sur les 45.000 enfants concernés par les demandes d'aide immédiate (une même situation pouvant concerner plusieurs enfants), la répartition est quasi équilibrée entre filles et garçons. Les garçons sont toutefois plus nombreux à être concernés avant 12 ans, puis ce sont les filles qui prédominent à partir de cet âge. En termes de lieue de vie, on observe un pourcentage élevé d'enfants vivant dans une famille monoparentale : 54,3%, dont 45,8% vivant avec leur mère et 8,5% avec leur père. Les autres situations concernent des enfants vivant avec leurs deux parents (35,4%), hors du foyer parental (5,3%) ou en résidence alternée (2,2%), le solde correspondant aux cas non renseignés. Dans 90% des cas, le ou les auteurs du danger appartiennent à la famille proche. Il s'agit, dans la plupart des cas, d'un parent, la mère étant plus souvent désignée que le père. Le reste correspond à l'entourage (3,7%) aux professionnels (2,1%) ou aux cas non renseignés (2,3%). Parmi les 24.060 personnes s'étant elles-mêmes déclarées comme auteur du danger, 50% sont des femmes et 48% des hommes, le solde n'étant pas renseigné. Les dangers les plus fréquemment évoqués sont les violences psychologiques (citées dans 50,9% des cas), les violences physiques (35,7%), l'éducation défaillante (18,4%), les négligences lourdes (18,1%), les violences sexuelles (9,1%) et les dangers dus au comportement de l'enfant (4,5%). Ces chiffres aboutissent à une moyenne de 1,4 danger évoqué par enfant. Enfin, en termes de réponses apportées, les 30.716 demandes se répartissent en 70% d'aides immédiates - sur lequel le GIP ne donne pas de précisions - et 30% de transmissions. Ce sont ainsi 9.235 signalements que le 119 a transmis aux départements.
Jean-Noël Escudié / PCA