Culture - L'Assemblée nationale s'inquiète de l'insuffisance des crédits affectés au patrimoine
Tout en émettant, le 30 octobre, un avis favorable à l'adoption des crédits du ministère de la Culture, la commission des affaires culturelles, familiales et sociales de l'Assemblée n'a pas caché ses critiques à l'encontre d'un budget jugé insuffisant. Nicolas Perruchot, député-maire (Nouveau Centre) de Blois, a fait part de ses inquiétudes sur le "sous-financement structurel de l'entretien des monuments historiques". Il estime qu'il manquera à ce poste, doté d'une enveloppe de 315 millions d'euros, "50 millions d'euros en 2008". La rapporteur spécial de la commission des finances pour la mission "Patrimoine" rouvre ainsi le débat récurrent sur le manque de crédits pour l'entretien des monuments historiques et des sites, qui avait donné lieu à de vives polémiques il y a deux ans. Lors de la présentation de son budget, le 26 septembre, la ministre de la Culture s'était pourtant félicitée du renforcement des crédits affectés aux monuments historiques n'appartenant pas à l'Etat (123 millions d'euros, soit +19%) et à ceux situés en région (130 millions - soit +15% - et même plus de 200 millions en intégrant les 70 millions issus de la rebudgétisation de la taxe sur les mutations à titre onéreux, affectée en 2007 au Centre des monuments nationaux).
Marie-Hélène des Esgaulx, députée (UMP) de Gironde et rapporteur spécial de la commission des finances pour la mission "Création" a, pour sa part, exprimé de "lourdes inquiétudes" sur les crédits du spectacle vivant. Patrick Bloche, député (PS) de Paris et rapporteur pour avis de la commission des affaires culturelles, familiales et sociales, a estimé qu'"à structure constante, le budget [de la culture] baissera de 2%". Il a donc proposé d'émettre un avis défavorable à l'adoption des crédits 2008 pour "aider la ministre de la Culture et de la Communication" à obtenir des arbitrages plus favorables. Il n'a pas été suivi par le président de la commission, qui a estimé qu'"il existe des marges de productivité dans le secteur culturel". Pierre Méhaignerie a toutefois pris soin de souligner lui aussi "la nécessité de ne pas arrêter les chantiers de restauration des monuments historiques en cours". Face à ces critiques, Christine Albanel a défendu un budget "convenable", tout en reconnaissant qu'il s'inscrivait dans le cadre d'un budget général "contraint".
Jean-Noël Escudié / PCA
Référence : projet de loi de finances (examiné en première lecture à l'Assemblée nationale du 16 octobre au 20 novembre 2007).